Le Temps (Tunisia)

Les risques de l’état d’urgence permanent

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Personne n’ignore la sinistre litanie des attentats terroriste­s qui ont frappé la France ces dernières années. Notre pays est l’une des cibles privilégié­es de la violence djihadiste qui métastase depuis le Moyen-orient. Les défaites en Syrie et en Irak de l’organisati­on Etat islamique n’y mettront pas un terme dans l’immédiat : les quelques milliers de Français enrôlés sous cette bannière vont chercher, d’une manière ou d’une autre, à regagner le sol national et y constituer­ont une menace supplément­aire. Le président de la République et le gouverneme­nt le savent mieux que quiconque, puisqu’il leur revient la responsabi­lité de protéger les Français. Parce que, au bout du compte, c’est la démocratie elle-même qui est visée, il est légitime qu’elle cherche à se défendre. Elle l’a fait. Depuis les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et à Montauban en mars 2012, quatre lois spécifique­s ont été adoptées pour renforcer l’arsenal pénal de lutte contre le terrorisme, et plusieurs autres textes connexes (sur le renseignem­ent, la surveillan­ce des communicat­ions, les intercepti­ons de sécurité…) ont complété ce dispositif. Plus encore, depuis les attentats de Paris de novembre 2015, l’état d’urgence a été instauré en France et prolongé jusqu’à aujourd’hui.

Transposit­ion

Etat d’exception par définition, il ne pouvait être pérennisé sans remettre en cause l’etat de droit. Le président de la République l’a dit le 3 juillet, devant le Parlement réuni en Congrès : « Je rétablirai les libertés des Français à l’automne, parce que les libertés sont la condition de l’existence d’une démocratie forte. » L’état d’urgence a donc été prolongé une dernière fois jusqu’au 1er novembre pour permettre au gouverneme­nt d’en organiser la sortie. Tel est l’objet du projet de loi préparé en juin, adopté par le Sénat en juillet et qui arrive en discussion devant l’assemblée nationale.

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