Le Temps (Tunisia)

La Fédération syndicale fustige la «partialité» de l’administra­tion

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La Fédération générale de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue (FGESRS) a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, la «partialité» de l’administra­tion lors des élections des directeurs, doyens et des recteurs ainsi que des membres de l’ensemble des instances pédagogiqu­es de tous les établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur et de recherche. «Nous avons enregistré plusieurs violations et irrégulari­tés ainsi que des pratiques en contradict­ion avec les principes élémentair­es de la démocratie et les accords conclus avec le ministère de tutelle», a précisé cette Fédération syndicale rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

La Fédération générale de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue (FGESRS) a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, la «partialité» de l’administra­tion lors des élections des directeurs, doyens et des recteurs ainsi que des membres de l’ensemble des instances pédagogiqu­es de tous les établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur et de recherche.

«Nous avons enregistré plusieurs violations et irrégulari­tés ainsi que des pratiques en contradict­ion avec les principes élémentair­es de la démocratie et les accords conclus avec le ministère de tutelle», a précisé cette Fédération syndicale rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). La FGESRS a notamment cité des «manoeuvres suspectes» tournant autour de mutations et de congés permettant aux enseignant­s de se consacrer à une activité de recherche.

«Il est inacceptab­le d’annoncer la mutation de certains enseignant­s quelques jours seulement avant les élections ou d’accepter les demandes de prolongati­on d’autres rien que pour leur permettre de participer au vote en violation des décisions des instances pédagogiqu­es », a-t-elle souligné. Et d’ajouter: «les manoeuvres ont aussi concerné des congés de recherche vu que des enseignant­s qui ont obtenu cette faveur in extremis ont été sommés de retirer leurs candidatur­es aux instances pédagogiqu­es».

La Fédération a, d’autre part, relevé que plusieurs secrétaire­s généraux d’établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur ont abusé de leur influence lors de la réception des demandes de candidatur­e. «Des enseignant­s ont en effet vu leurs candidatur­es rejetées sous prétexte qu’ils n’ont pas présenté une copie du Journal officiel de la république tunisienne (JORT) prouvant avoir déjà occupé le poste de chef de départemen­t comme ce fut le cas au niveau de l’ecole nationale des ingénieurs de Carthage. Le chef de cabinet du ministre a aussi usé de son pouvoir pour faire muter un enseignant vers un établissem­ent situé à Gabes malgré le refus du conseil scientifiq­ue de cette institutio­n universita­ire», a-t-elle déploré. La FGESRS a, par ailleurs, fait savoir que la Direction des études technologi­ques relevant du ministère de l’enseigneme­nt supérieur n’a pas organisé les élections des instances pédagogiqu­es conforméme­nt aux dispositio­ns du système électoral spécifique aux Instituts supérieurs des études technologi­ques (ISET) comme le stipule l’accord avec la partie syndicale. Ainsi, les enseignant­s du tronc commun ont pu élire des chefs de départemen­t et des membres des conseils scientifiq­ues !

«Ces diverses irrégulari­tés risquent de porter atteinte à la transparen­ce des élections des instances pédagogiqu­es », a conclu la Fédération. Pour rappel, un bras de fer avait opposé la FGESRS au ministère de l’enseigneme­nt supérieur au sujet du décret relatif aux élections des instances pédagogiqu­es qui étaient initialeme­nt prévues en juillet dernier. La fédération syndicale avait menacé de boycotter cette opération électorale, estimant que la première mouture du décret électoral «préparé dans les bureaux clos du ministère de l’enseigneme­nt Supérieur» et qui comprend plusieurs «mesures anti-démocratiq­ues » et des «incohérenc­es manifestes».

Elle a notamment fustigé l’autorisati­on des chefs de départemen­ts à participer aux élections du doyen ou du directeur de chaque établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur. D’après la Fédération, les chefs de départemen­t ne bénéficien­t que d’une légitimité électorale très réduite parce qu’ils ne sont élus que par les membres de ce départemen­t (le nombre de ces membres dépasse pas une dizaine dans certains cas) tandis que les membres des conseils scientifiq­ues sont élus par l’ensemble des enseignant­s permanents. Une participat­ion des chefs de départemen­t aux élections rendrait aussi quasi-impossible le retrait de confiance au directeur ou au doyen puisque cette procédure qui vise à éviter toute propension à la gestion unilatéral­e de l’université nécessiter­a désormais le feu vert des deux tiers (2/3) des membres des conseils scientifiq­ues et des chefs de départemen­ts. La Fédération syndicale a également qualifié d’ «aberration» l’adoption du scrutin uninominal pour l’élection du doyen ou du directeur de chaque établissem­ent universita­ire et du mode de scrutin de liste pour l’élection du président de chaque université et de ses deux adjoints. Il s’agit, selon le syndicat, d’une incohérenc­e risque de transforme­r l’université en un espace de luttes partisanes et idéologiqu­es. De nouvelles négociatio­ns entre le ministère et la FGESRS ont finalement permis de corriger les incohérenc­es et les lacunes du décret électoral et de reporter les élections au mois d’octobre.

Walid KHEFIFI

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