Le Temps (Tunisia)

Les intérêts de la BCE

• Les prêts à Athènes rapportent 7,8 milliards d’euros

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• Les prêts à Athènes rapportent 7,8 milliards d’euros

Il a souvent été reproché à la Grèce de peser sur les finances de l’eurogroupe, et l’argent prêté à Athènes avait fait polémique au plus fort de la crise. Mais en fait, au final, l’investisse­ment a rapporté 7,8 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). D’où vient exactement cette somme ?

Pour bien comprendre cette histoire, il faut retourner quelques années en arrière, au moment où les taux d’intérêts de la Grèce flambaient. Dans le cadre du programme Securities markets program (SMP), la Banque centrale européenne (BCE) a racheté de la dette d’etat grecque sur le marché secondaire (celui de l’achat et de la vente d’actifs financiers déjà existants). L’objectif était d’éteindre l’incendie et de faire baisser le coût de financemen­t de l’etat. Et, comme pour n’importe quel emprunt, ces titres ont généré des plus-values pour le prêteur.

La somme n’a pas vocation à rester bloquée C’est donc comme ça que la zone euro a cumulé ces 7,8 milliards d’euros entre 2012 et 2016. Mais cette somme n’a pas vocation à rester dans les coffres de l’institutio­n de Francfort : comme l’a précisé Mario Draghi, hier, dans une lettre à des députés européens, l’argent est redistribu­é in fine aux banques nationales au prorata de leur participat­ion au capital de la BCE. Ce bénéfice réalisé aux dépends d’un Etat déjà en difficulté pourrait bien relancer le débat.

Reprises des reversemen­ts des profits à la Grèce ? En 2012, les Européens s’étaient mis d’accord pour reverser les profits à la Grèce. Mais, il y a deux ans, sur fond de tensions avec le gouverneme­nt d’extrême gauche d’alexis Tsipras, l’allemagne avait mis un fort coup de frein. Les reversemen­ts de ces profits pourraient néanmoins reprendre. L’idée a, en tous cas, été évoquée dans le communiqué final de l’eurogroupe en juin 2017.

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