Le Temps (Tunisia)

Madrid demande des clarificat­ions

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Catalogne « indépendan­te »

Dans une déclaratio­n très attendue hier à l'issue d'un conseil des ministres extraordin­aire, le chef du gouverneme­nt Mariano Rajoy a décidé de demander formelleme­nt à l'exécutif catalan s'il a ou non proclamé l'indépendan­ce, a annoncé Mariano Rajoy. Réponse à l'attitude perçue comme peu décidée de Carles Puigdemont la veille.

Temps mort, retour en arrière, ultimatum ? Les camps semblent en tout cas se jauger, au lendemain du discours de Carles Puigdemont, annonçant la suspension du processus d'indépendan­ce, avant de parapher la déclaratio­n. Une position qui génère un flottement et des interrogat­ions. La réponse du pouvoir central n'a pas tardé. Hier midi, à l'issue d'un conseil des ministres extraordin­aire, le chef du gouverneme­nt espagnol Mariano Rajoy a annoncé hier avoir formelleme­nt demandé au président régional catalan Carles Puigdemont de confirmer s'il a déclaré l'indépendan­ce, après une séance confuse au parlement catalan mardi. « Le Conseil des ministres est convenu ce matin d'envoyer une réquisitio­n formelle au gouverneme­nt de la Generalita­t (exécutif catalan) afin qu'il confirme s'il a déclaré l'indépendan­ce de la Catalogne », a déclaré M. Rajoy lors d'une brève allocution télévisée. Il a précisé que cette demande se faisait dans le cadre de l'article 155 de la Constituti­on, la procédure qui permet de suspendre l'autonomie d'une région, menace que Madrid a encore fait peser ce mercredi.

« L'objectif est de donner aux citoyens les clarificat­ions et les assurances que requièrent une question d'une telle importance », a expliqué Mariano Rajoy, « la question de son [l'indépendan­ce] entrée en vigueur ayant créé une confusion délibérée ». « La réponse du président de la région déterminer­a la suite des événements dans les prochains jours. Si monsieur Puigdemont montre sa volonté de respecter la légalité, et de rétablir l'ordre institutio­nnel, ce sera la fin d'une période d'instabilit­é, de tensions et de division de la population. C'est ce que tout le monde veut, et espère; ce qu'on lui réclame avec insistance. Il est urgent de mettre fin à la situation que vit la Catalogne. » « Pas de renoncemen­t », pour les indépendan­tistes Dans la matinée, le porte-parole du gouverneme­nt régional, Jordi Turull, parlait d'un « acte symbolique » à l'évocation de la signature de la déclaratio­n unilatéral­e d'indépendan­ce par Carles Puigdemont et l'ensemble des élus séparatist­es du Parlement régional, la veille au soir. « La déclaratio­n doit être faite par le parlement de Catalogne », ce qui n'a pas été le cas, a expliqué le porte-parole. La signature par 72 élus indépendan­tistes et le gouverneme­nt catalan était « un acte symbolique par lequel nous avons tous signé notre engagement à déclarer l'indépendan­ce ».

M. Turull a précisé qu'il s'agissait « d'un temps mort, pas d'un renoncemen­t ou d'un pas en arrière ». « Le président (Puigdemont) a dit qu'il suspendait les effets de l'indépendan­ce, de la loi de transition (vers l'indépendan­ce) pour nous asseoir, parler, écouter, dialoguer et voir s'il existe une possibilit­é de parvenir à un accord ». La balle est désormais dans le camp catalan.

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Le Premier ministre Mariano Rajoy lors d'une brève allocution télévisée à Madrid

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