La campagne antidrogue contestée
Une association d'avocats philippins a saisi hier la Cour suprême pour réclamer l'arrêt de la violente campagne antidrogue lancée par le président Rodrigo Duterte.
Les directives des pouvoirs publics dispensent la police de respecter les procédures judiciaires et lui permettent de procéder à des exécutions sommaires, estime le Free Legal Assistance Group (Flag), qui dénonce également les incitations à la délation et la pratique consistant à établir des listes dites de "personnalités de la drogue".
"La guerre contre la drogue menée par le gouvernement ne mettra pas fin au trafic, ni au crime et à la corruption. Elle va seulement faire plus de victimes, surtout chez les pauvres", a déclaré José Manuel Diokno, président du Flag, lors d'une conférence de presse.
Selon les chiffres de la police, 3.900 suspects armés qui résistaient à leur interpellation ont été tués dans la cadre de cette campagne lancée en juin 2016 par le chef de l'etat.
La présidence a annoncé mercredi que les opérations de lutte contre le narcotrafic seraient désormais menées exclusivement par l'agence antidrogue et plus par la police nationale.
Rodrigo Duterte avait déjà pris cette mesure en janvier, le temps de procéder à une purge des services de police, selon lui "corrompus jusqu'à la moëlle", mais elle avait été levée cinq semaines plus tard.