Priorité absolue à l'emploi
❏ Un budget en augmentation de 4,3% avec un déficit ne dépassant pas les 5%
❏ Un taux d'endettement ne dépassant pas 70% du PIB d'ici l'an 2020 et un service de la dette de 7 951 millions de dinars (MD) en 2018 contre 7 090 MD en 2017.
❏ La masse salariale de la fonction publique de 14 milliards de dinars sera ramenée à moins de 14% du PIB
❏ Un budget de développement de 5 743 MD, en plus d'une enveloppe de 500 MD pour le PPP
❏ 1 570 MD seront alloués à la Caisse générale de compensation (CGC).
• Un budget en augmentation de 4,3% avec un déficit ne dépassant pas les 5% • Un taux d'endettement ne dépassant pas 70% du PIB d'ici l'an 2020 et un service de la dette de 7 951 millions de dinars (MD) en 2018 contre 7 090 MD en 2017. • La masse salariale de la fonction publique de 14 milliards de dinars sera ramenée à moins de 14% du PIB • Un budget de développement de 5 743 MD, en plus d’une enveloppe de 500 MD pour le PPP • 1 570 MD seront alloués à la Caisse générale de compensation (CGC).
Le Temps - Le projet de loi de Finances et de budget de l’etat pour l’année 2018 s’est fait désirer, et il a fallu attendre son approbation en conseil des ministres, jeudi, et l’intervention du ministre des Finances, Ridha Chalghoum, sur les ondes de la radio Express FM, hier, pour connaître les grandes lignes de ce plan directeur du gouvernement. Loin de ce qui a été véhiculé, au cours des derniers jours et de certaines rumeurs faisant craindre le pire, le projet de loi de Finances (PLF) donne la priorité aux équilibres financiers de l’etat, en termes de déficit et d’endettement. Il a été conçu dans le cadre des priorités spécifiées dans l’accord de Carthage et de la politique menée par le chef du gouvernement a précisé le ministre. Et d’expliquer que l’augmentation du budget sera circonscrite au niveau de 4,3% avec un déficit ne dépassant pas les 5%, tout en veillant à ce que l'endettement ne dépasse pas le taux de 70% d'ici l'an 2020 et à ce que le service de la dette soit à hauteur de 7 951 millions de dinars (MD) en 2018 alors qu'il était de 7 090 MD en 2017.
Le casse-tête de la masse salariale
Il a également précisé que la masse salariale de la fonction publique sera ramenée à moins de 14% du PIB et que le budget de développement prévu en 2018 sera de 5 743 millions de dinars, en plus des 500 MD prévus dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), alors que des fonds de l’ordre de 1 570 MD seront alloués à la Caisse générale de compensation (CGC). Il a, dans ce sens, insisté sur la réduction de la masse salariale qui est actuellement de plus de 14 milliards de dinars soit une des plus fortes au monde avec 14% du PIB. Volet social, Ridha Chalghoum, a déclaré que des fonds seront alloués à la restauration des écoles et des hôpitaux endommagées mais aussi à la construction de routes et d’autoroutes., tout en soulignant que l’économie nationale était en phase de relance, mais que plusieurs entreprises n’ont pas pu en profiter. Pour ce qui est des taux de la TVA, ils seront, apprend-on, augmentés d’un point (de 6 à 7%, de 12 à 13% et de 18 à 19%). L’etat espérant par ailleurs obtenir en 2018 500 MD de la vente des sociétés et autres biens confisqués.
Viabilité et pérennité des entreprises
Ridha Chalghoum a consacré une bonne partie de son intervention à la viabilité et la pérennité des entreprises en général, plus particulièrement les petites et moyennes d'entre elles et qui forment le gros du tissu économique dans le pays. Il a annoncé que des mesures ont été prises pour venir en aide à ces PME à travers la mobilisation d'une enveloppe de 400 MD tout en les faisant bénéficier d'un régime fiscal spécial. Et d'ajouter que pour encourager les investissements, il a été décidé d'exonérer tout investisseur, créateur d'emplois et exportateur, d'impôts pendant trois ans. Cette durée passe à dix ans pour ceux qui investissent dans les régions intérieures du pays, sans oublier les décisions arrêtées pour faire face aux importations anarchiques, surtout en provenance de pays avec lesquels la Tunisie n'est pas liée par un traité de libre échange à l'instar de la Chine, ce qui est de nature à alléger la pression sur certains secteurs dont notamment celui des textiles et habillement. Les professionnels du tourisme, principalement les agences de voyage, bénéficieront d’une levée des droits de consommation et d’une baisse de la TVA sur l’achat de véhicules. Le ministre a confirmé également l’institution d’une taxe par nuitée sur les hôtels. D’autres mesures ont été évoquées dont le règlement des dettes de près de 30.000 artisans pour leur permettre de se refinancer auprès des banques ainsi que le paiement par l’etat des cotisations CNSS dans les projets créés dans les zones de développement régional.
Pas de privatisation des entreprises publiques
Le ministre des Finances a également annoncé que les taxes douanières à l’importation seront augmentées sur certains produits à l’instar des vêtements, de l’électroménager et de certains produits agricoles, avec pour objectif de protéger la production nationale dans ces secteurs. M. Chalghoum a évoqué la réforme du régime forfaitaire en fixant une moyenne de bénéfices sur laquelle seront calculés les impôts. Il a ajouté que cette moyenne prendrait en considération la taille du commerce ou du projet et son emplacement géographique de sorte à protéger les petits commerces. Il a également déclaré que PLF propose une peine de 3 à 5 ans de prison contre les contrebandiers de toute sorte. Il a conclu en soulignant qu'il n'est pas question de privatiser les entreprises publiques tout en annonçant la réservation d'un enveloppe globale de 6200 MD pour réaliser des investissements dans le cadre du partenariat entre le public et le privé (PPP), soit 5700 MD (du Titre 2) auxquels vient s'ajouter une allocation supplémentaire de 500 MD pour des projets de développement. Des mesures qui visent toutes à encourager la création d’emplois, une priorité absolue de la démarche du gouvernement.