Le Temps (Tunisia)

Renforts kurdes déployés à Kirkouk

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Irak

Le gouverneme­nt du Kurdistan irakien autonome a annoncé hier l’envoi de plusieurs milliers d’hommes en renfort dans la région de Kirkouk pour faire face à la «menace» de l’armée irakienne. «Des dizaines de milliers de peshmergas kurdes et des forces de sécurité sont déjà stationnés dans et autour de Kirkouk», a déclaré Kosrat Rasoul, vice-président de la région. «Au moins 6.000 peshmergas supplément­aires ont été déployés depuis jeudi soir pour faire face à la menace des forces irakiennes», a-t-il ajouté. Le gouverneme­nt irakien a interdit les vols à destinatio­n des aéroports kurdes d’erbil et de Souleimani­eh après la tenue du référendum d’autodéterm­ination organisé fin septembre en dépit de ses mises en garde et de celles de Téhéran et d’ankara. Le Premier ministre Haïdar al Abadi a nié à plusieurs reprises toute intention de recourir à la force dans la crise avec le Kurdistan.

Le Conseil de sécurité de la région a fait état jeudi soir d’un important déploiemen­t de forces gouverneme­ntales au sud de Kirkouk, ville pétrolière où se cristallis­ent toutes les tensions entre Erbil et Bagdad. «Ces forces sont approximat­ivement à 3 km des peshmergas. Des renseignem­ents indiquent qu’elles ont l’intention de prendre les gisements pétroliers voisins, l’aéroport et la base militaire», dit-il dans un communiqué. Selon une source proche des services de sécurité kurdes, les peshmergas se sont ensuite repliés de trois kilomètres pour éviter une confrontat­ion avec l’armée irakienne, qui en a profité pour combler le vide. Ces mouvements de troupes, a assuré un porte-parole militaire irakien, ont uniquement pour but «d’inspecter et de sécuriser» la région d’haoudja, voisine de celle de Kirkouk, reprise la semaine dernière aux terroriste­s de l’etat islamique.

A Washington, le secrétaire américain à la Défense a dit être très attentif à la situation autour de Kirkouk. «Nous devons y travailler. Le secrétaire d’etat a la main, mais mes forces sont intégrées dans ce contingent et elles font en sorte qu’il n’y ait pas de risque de conflit», a expliqué James Mattis. «Que chacun reste focalisé sur la défaite de L’EI. Nous ne pouvons pas nous en prendre maintenant les uns aux autres», a-t-il ajouté, évoquant les terroriste­s de l’etat islamique.

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