De grâce… !

Il n’y a pas eu mort d’homme, faut-il le rappeler, pour que la porte d’une prison se referme sur deux tourtereaux, séparément en plus, parce qu’ils auraient échangé un baiser. C’est désespérant et lassant à la fois. Et encore une fois, cela ne nous honore pas. Qu’il y ait rassemblement, demain en date du samedi 28 courant, Place de la République à Paris, en guise de solidarité avec le couple, en attendant une éventuelle grâce présidentielle, c’est plutôt dans l’ordre des choses. Dans la mesure où tout cela n’aurait jamais dû arriver. «Baisers volé» comme dans la chanson du générique du film de Truffaut ne sont pas crimes contre l’humanité, mais douce poésie de notre époque. De toutes les époques. Il en manque tant aujourd’hui sous nos cieux… Et l’on se demande après coup pourquoi nos jeunes veulent partir et quitter leur patrie, quitte à y laisser la peau, sans comprendre qu’un détail est toujours partie d’un tout, et qu’il creuse à lui seul une béance. Dieu est dans les détails et il ne faut rien sous-estimer. Encore moins l’image d’un pays, le nôtre, qui en a pris un sacré coup justement, en termes de publicité autrement désavantageuse pour la Tunisie de Bourguiba qui a du mal à reconnaître son propre reflet dans le miroir bien des fois, à se demander si elle ne s’est pas trompée de révolution s’il en est. Et si elle n’aurait pas fait plutôt le chemin à rebours. De grâce, libérons-les; c’est ridicule!