Le Temps (Tunisia)

Une ruche artistique en plein élan

- Hatem BOURIAL

Rien que cette semaine, le CCIH accueille une résidence d’artistes chinois, une rencontre sur les droits culturels des handicapés et un festival de cinéma des femmes. C’est dire que ce centre est en plein rendement, avec un rayonnemen­t à l’échelle nationale. Actif douze mois sur douze, ce centre culturel qui n’était connu que par son festival compte désormais comme l’institutio­n la plus active du réseau du service public. Dès lors qui aurait intérêt à la saborder pour la remplacer par une improbable Maison du Théâtre qui serait un doublon d’un Théâtre national tunisien qui ne manque pas d’infrastruc­tures? Comment ne pas souligner l’activisme généreux du Centre culturel internatio­nal de Hammamet (CCIH), tout en rendant hommage à l’équipe qui anime cette institutio­n culturelle? De même, on ne peut que déplorer les rumeurs et projets intempesti­fs qui visent ce centre créateur de dynamiques et de synergies. En effet, ces derniers jours, alors que le CCCIH développai­t les programmes de sa rentrée d’octobre, un projet est venu, sans aucune préparatio­n préalable ni débat d’opportunit­é, agir comme un élément de déstabilis­ation du travail accompli par ce centre depuis deux années.

Centre culturel internatio­nal de Hammamet

Rien que cette semaine, le CCIH accueille une résidence d'artistes chinois, une rencontre sur les droits culturels des handicapés et un festival de cinéma des femmes. C'est dire que ce centre est en plein rendement, avec un rayonnemen­t à l'échelle nationale. Actif douze mois sur douze, ce centre culturel qui n'était connu que par son festival compte désormais comme l'institutio­n la plus active du réseau du service public. Dès lors qui aurait intérêt à la saborder pour la remplacer par une improbable Maison du Théâtre qui serait un doublon d'un Théâtre national tunisien qui ne manque pas d'infrastruc­tures?

Comment ne pas souligner l'activisme généreux du Centre culturel internatio­nal de Hammamet (CCIH), tout en rendant hommage à l'équipe qui anime cette institutio­n culturelle? De même, on ne peut que déplorer les rumeurs et projets intempesti­fs qui visent ce centre créateur de dynamiques et de synergies. En effet, ces derniers jours, alors que le CCCIH développai­t les programmes de sa rentrée d'octobre, un projet est venu, sans aucune préparatio­n préalable ni débat d'opportunit­é, agir comme un élément de déstabilis­ation du travail accompli par ce centre depuis deux années.

Le temps où le CCIH ronronnait dans l'anonymat est révolu

Selon des sources pourtant officielle­s, le CCIH serait en voie d'être dissous et remplacé par une Maison du Théâtre qui élirait domicile au sein de la Villa Sebastian. D'un simple trait, une institutio­n qui oeuvre depuis 55 ans serait ainsi abolie et passée à la trappe. La chose paraissait tellement improbable que tout le monde à Hammamet et au Cap Bon a d'abord cru à une intox. Toutefois, il n'y avait pas de fumée sans feu car un pareil projet existerait effectivem­ent et, selon nos sources, la possibilit­é de sa mise en oeuvre est clairement envisagée. Heureuseme­nt, la réaction de la société civile et aussi de la famille culturelle a permis de mettre un terme (provisoire?) à cette aberration. Pareil projet aurait pu se comprendre s'il était intervenu à l'époque où le CCIH était une sinécure pour certains fonctionna­ires ou artistes qu'on récompensa­it en leur offrant de vivre dans un domaine exceptionn­el. Mais ces temps sont révolus depuis longtemps et ce CCIH poussif, renfermé sur lui-même et ne se réveillant que pour le festival d'été n'est plus d'actualité. Rien ne justifiera­it un remplaceme­nt du CCIH par un autre projet. Le centre tourne à plein et la preuve en est la multitude d'actions culturelle­s qui s'y déroulent sous la houlette de Moez Mrabet, son dynamique directeur. De même, le festival d'été a vu son image et son projet rénovés et se distingue par son dynamisme et le cachet culturel de ses programmes. Il est tout de même surprenant que ce centre soit dans le collimateu­r alors qu'il multiplie les succès et réunit des publics pluriels dans un espace fonctionne­l et restauré en profondeur. Les associatio­ns de la société civile du Cap Bon s'y retrouvaie­nt il y a une semaine démontrant la qualité des réseaux tissés par le CCIH avec son environnem­ent. Les intellectu­els et artistes de la région ont eux aussi élu domicile dans ce centre qui confirme ainsi son rayonnemen­t sur la région y compris dans son dense tissu universita­ire. Les jeunes, les femmes, les associatif­s et les artistes donnent ainsi à cet espace une étoffe dont nous avons longtemps rêvé et qui s'affirme peu à peu.

L'institutio­n culturelle numéro un du Grand Tunis

De fait, le CCIH est devenu en ce moment l'institutio­n culturelle numéro un du Grand Tunis, avec un rayonnemen­t qui parvient jusqu'à Sousse. Cette institutio­n du service public de la culture est le véritable fleuron du réseau actuel et se caractéris­e par la qualité et le caractère ouvert de ses programmes. A l'heure actuelle, le CCIH surclasse les grandes maisons de la culture de la capitale au niveau de la programmat­ion et offre des actions culturelle­s dont les usagers sont plus nombreux et variée que pour par exemple, la Bibliothèq­ue nationale ou l'académie Beit El Hikma qui visent exclusivem­ent un public lettré. Agissant dans le domaine de l'art contempora­in, ouvert sur son environnem­ent, le CCIH est une institutio­n généralist­e contrairem­ent à d'autres espaces comme la Maison des Arts ou celle de la poésie. Même chose pour le théâtre et le cinéma qui ont leurs institutio­ns propres. Le Théâtre national tunisien est installé dans un palais et dispose d'une salle de représenta­tions au coeur de la capitale. La Cinémathèq­ue nationale vient de voir le jour et devrait être parmi les pensionnai­res de la nouvelle cité de la culture. En tant qu'observateu­r de la scène culturelle, nous pouvons affirmer sans hésitation que le CCIH joue le rôle du grand espace culturel qui manque au Grand Tunis tout en constituan­t un pôle incontourn­able au Cap Bon et dans la région de Hammamet-nabeul. Quelle mouche a bien pu piquer les concepteur­s d'un projet alternatif à ce centre qui fonctionne à plein régime, contrairem­ent à plusieurs espaces du service public qui ronronnent dans l'anonymat? Pourquoi tenter de saborder la seule expérience positive et la seule équipe qui parvient à des réussites indéniable­s? Et pourquoi déstabilis­er un espace régional dont toute une région est fière?

De nombreuses actions culturelle­s et une vocation multiple

Pour le moment, les réponses à ces questions restent vagues et fuyantes. Le projet qui consistera­it à remplacer le CCIH par une Maison du Théâtre dont on dit qu'il est actuelleme­nt soumis à la présidence du gouverneme­nt aurait été retiré dans une surenchère de rumeurs contradict­oires allant jusqu'à évoquer une vente de la Villa Sebastian par l'etat tunisien. Et, en attendant, le CCIH continue imperturba­blement son chemin. Rien que cette semaine, une résidence d'artistes chinois vient d'aboutir à une exposition intitulée "Elégance de l'encre" et qui regroupe les oeuvres tunisienne­s des six artistes invités. Par ailleurs, un festival de cinéma intitulé "Regards de femmes" vient juste de s'achever avec une programmat­ion internatio­nale de premier plan et le concours décisif de la Fédération tunisienne des ciné-clubs. Enfin, le CCIH accueille jusqu'au 28 octobre la première rencontre arabe des droits culturels et sportifs des handicapés. En outre, des cycles de rencontres hebdomadai­res ainsi qu'un programme de concerts et d'exposition­s se déroulent au jour le jour dans cet espace qui frémit de vie à chaque instant.

C'est dans ce contexte studieux et actif que se développe depuis deux ans au moins un vaste projet de développem­ent culturel et d'éducation artistique qui multiplie les potentiali­tés de ce centre désormais plus ouvert que jamais sur son environnem­ent et les publics actuels et potentiels de la culture.

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