Le Temps (Tunisia)

Election présidenti­elle perturbée

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Kenya

Au Kenya, cette journée de scrutin présidenti­el « bis » s’est ouverte dans un climat tendu avec des échauffour­ées dans des quartiers favorables à l’opposition. Une personne a été tuée à Kisumu, dans l’ouest du pays, selon des sources policières et hospitaliè­res. Le pays est divisé avec d’un côté les partisans du chef de l’etat sortant Uhuru Kenyatta, qui a remporté l’élection, et de l’autre l’opposition menée par Raila Odinga, qui a choisi de se retirer de la course et a appelé au boycott. L’appel de l’opposition a été au moins en partie suivi et a donné lieu à quelques débordemen­ts, principale­ment dans les deux plus grands bidonville­s de Nairobi, connus pour être des bastions de Raila Odinga. Ainsi à Kibera, une partie des bureaux n’a toujours pas ouvert. Très tôt ce jeudi matin, des manifestan­ts ont installé des barricades et un jeu du chat et de la souris a débuté avec les forces de sécurité, les agents, en tirant du gaz lacrymogèn­e ou avec des canons à eau. En face, les protestata­ires les harcelant à coups de pierre, brûlant des pneus, des branches… Cette scène de violence continue depuis des heures.

Les responsabl­es électoraux et le matériel sont arrivés avec beaucoup de retard sous forte escorte. Plusieurs bureaux ont été rassemblés en un seul lieu sans succès. Les partisans de Raila Odinga semblent vouloir poursuivre pour qu’il n’y ait aucun vote dans une partie de Kibera. Violence également à Mathare, au bureau Mathare 4, où en août il y a eu de violents affronteme­nts. Ce matin un homme a par exemple été agressé parce qu’il voulait voter. Juste après, des forces de sécurité sont arrivées pour escorter les agents de la Commission électorale et le matériel. Ils ont appelé un taxi pour emmener l’homme blessé. Un membre de L’IEBC a dit craindre une attaque du site. Lui-même s’est présenté comme un opposant, mais il a choisi de venir travailler parce qu’il avait besoin d’argent.

Des affronteme­nts entre supporters de Raila Odinga et policiers à Nairobi

Participat­ion moindre qu’à la présidenti­elle d’août La participat­ion est globalemen­t inférieure et pour plusieurs raisons. Probableme­nt l’appel au boycott de l’opposition, bien sûr, mais aussi la fatigue des Kényans qui voient cette séquence électorale s’éterniser. Et puis peutêtre le manque d’intérêt depuis que Raila Odinga s’est retiré de la course. Dans beaucoup de quartiers, les files d’attente du mois d’août ont complèteme­nt disparu. A Kilimani, un électeur a dit qu’il avait pu voter en cinq minutes seulement et qu’il voulait exercer son droit, qu’il était temps de passer à autre chose, car l’économie était ralentie à cause des tensions électorale­s.

Réquisitio­ns pour assurer la bonne marche

des bureaux Le fonctionne­ment de certains bureaux a ainsi été impacté, puisque des agents électoraux et des observateu­rs des partis politiques ne sont parfois pas venus. Dans ce caslà, les représenta­nts de la Commission électorale ont été obligés de réquisitio­nner des citoyens pour faire le travail, c’est autorisé par la loi. Ces votants espèrent en tout cas que l’élection ne sera pas annulée une seconde fois.

Plus tôt dans la journée, le président sortant, Uhuru Kenyatta, a déclaré que ceux qui boycottaie­nt avaient le droit, mais qu’ils ne pouvaient pas empêcher les autres de voter. « Le Kenya prouve qu'il est une démocratie en train de devenir mature. Il a prouvé qu'il pouvait organiser une présidenti­elle, une annulation, l'accepter, donner aux gens la possibilit­é de retourner aux urnes, et décider une fois de plus qui ils veulent comme leader. Nos institutio­ns sont plus mûres, et je crois que c'est ce chemin que tous les pays africains

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