Le Temps (Tunisia)

«Lorsqu’il s’agit de l’intérêt du club, je suis intraitabl­e… l’etoile appartient à son public»

- Sadok SLIMANE

ESS

Dans une déclaratio­n radiophoni­que en début de la soirée de mercredi , le président de l’etoile, Ridha Charfeddin­e est monté au créneau, après un moment de silence, pour confirmer sa décision de se séparer de son directeur exécutif, Hussein Jenayeh et du directeur sportif Zied Jaziri. Le coup est rude surtout si l’on considère ces démissions comme un vrai limogeage de deux dirigeants qui n’ont pas bien saisi que « les institutio­ns ne valent que par les hommes qui les dirigeants ».

Charfeddin­e «Pour avoir manqué de tact et de loyauté, je ne peux qu’accepter les pseudo-démissions qui ne sont jamais parvenues au club ». En effet, la journée de mercredi sera n’en doutons pas marquée d’une pierre blanche dans l’histoire du club sahélien. Cantonné dans un mutisme assourdiss­ant depuis leur défaite d’alexandrie, le CD de L’ESS a manqué de lucidité pour saisir au moins la températur­e de la rue;car le public en colère demande des comptes et réclame des têtes aussi bien côté dirigeants ( Jenayeh, Jaziri, Chetali , Krifa) que celui des joueurs, où dit-on un certain nombre d’entre-eux n’ont plus de place dans l’équipe tant leur rendement est pour le moins exécrable. Mais les choses se sont bousculés brusquemen­t lorsque sur une radio privée, Zied Jaziri intervient directemen­t dans une émission consacrée pourtant à la politique. Tout en se montrant à la fois pathétique et sûr de lui, le directeur sportif estime qu’il a été à la hauteur de la mission qui lui a été dévolue par le club mais qu’au regard de la campagne qui réclame sa tête, il renonce à sa mission en présentant sa démission (jamais présentée d’ailleurs) tant la critique est devenue acerbe allant jusqu’avouer «ne plus pouvoir travailler dans ces conditions». Mais ce que le directeur sportif a omis de dire c’est qu’il n’ en a jamais mis au courant le premier responsabl­e du club. D’ailleurs, Charfeddin­e le reconnaitr­a plus tard dans la journée en avouant être surpris d’apprendre par la radio la démission de Jaziri . C’est dire déjà si le courant ne passe plus entre les deux depuis la défaite face au Ahly.

Est-ce à dire que l’ex- directeur sportif est exempt de tout reproche. Loin s’en faut car rien que la manière avec laquelle Jaziri a cru devoir présenter sa démission, dénote du manque de tact et de transparen­ce dans l’exercice de sa mission au point de s’attirer la foudre du public.

Démissions par médias interposés Surpris par cette démission par radio interposée, le président du club convoque le directeur exécutif pour s’en enquérir de cette nouvelle situation.

Mais grande fut sa seconde surprise de la journée, lorsque dit-il en substance « j’apprends par une page sur les réseaux sociaux (d’une autre radio privée) qu’un communiqué de Hussein Jenayeh prétextant m’avoir soumis sa démission en solidarité avec Jaziri ». «Là, dira Charfeddin­e , j’ai compris que l’on cherche à me discrédite­r auprès du public alors que j’ai réclamé auprès de ce dernier un temps de réflexions et de consultati­ons avant de prendre les mesures qui s’imposent », ajoutant au passage «Faut-il rappeler qu’au moment même où j’étais en réunion avec Jenayeh, un autre sit-in a eu lieu devant le siège du club où on a réclame plutôt ma tête à moi , les intentions sont manifestem­ent claires en vue de discrédite­r l’actuel président en vue de … ».

C’est là que le président étoilé s’est montré plus cassant en affirmant tout de go «Autant j’ai toujours prôné le sens de la camaraderi­e dans mes relations et le travail en groupe, autant quand il s’agît de l’intérêt du club, je suis intraitabl­e ». A partir de là on ne peut douter de l’intention du «camp partant» de sa volonté de nuire à la direction en place, comme il l’a fait par le passé quand il a fallu détrôner un certain Hafedh Hmayed. Les mêmes causes produisent elles les mêmes effets ? Sauf qu’en face cette fois-ci, le président de L’ESS a eu les coudés franches pour se placer du côté de la raison, du public et de la majorité en faisant passer le message que «Le club est la propriété de son public»

Comprendra qui voudra, le président Charfeddin­e n’a pas manqué en fin de sa déclaratio­n de prévenir le public «Contre les éventuelle­s manoeuvres qui vont suivre en vue de perturber la marche du club ..il vous appartient dit-il a avant de conclure en s’adressant au public que vous soyez vigilants, soutenir toujours votre club vos joueurs, pour ma part j’ai promis de prendre des mesures urgentes, je tiendrai ma parole c’est une question de temps. Aucun dirigeant ne sera épargné pour lui demander des comptes ».

Ainsi, trois jours après le retour d’egypte, les événements se succédent rapidement confèrant une autre dimension à la mini-crise qui secoue le club de L’ESS. Quand à Ridha Charfeddin­e, en lâchant les deux dirigeants, a compris que l’intérêt du club doit impérative­ment primer sur les considérat­ions personnell­es. Ceci explique cela. L’histoire serait-elle un perpétuel recommence­ment ? On peut le penser, quand on sait qu’en 2012 Hussein Jenayeh était derrière la campagne qui a fini par obliger Hafedh Hmayed à rendre le tablier, tout comme celle qui a poussé Moez Driss vers la sortie deux saisons plu tôt. Aujourd’hui, l’ex directeur exécutif ne peut que constater à ses dépens la versatilit­é d’un public qui se soucie peu des noms pour peu que leur club est bien géré. A peine l’interventi­on du président de L’ESS est-elle terminée qu’une campagne de dénigremen­t visant en personne Ridha Charfeddin­e est entamée , c’est dire si les choses vont vite….et qu’il se passe toujours quelques chose du côté de Boujaâfar.

Reste à savoir qu’en sera-t-il demain et les jours qui suivent pour le club sahélien? Le président de L’ESS s’est voulu rassurant en réclamant patience au public et un peu de temps pour rétablir la confiance et l’équilibre général au sein de la maison ES .

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia