Le Temps (Tunisia)

Une femme condamnée au paiement de la pension alimentair­e

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Dernièreme­nt, dans une affaire de divorce, une femme a été condamnée au paiement de 150D.par mois à titre de pension alimentair­e à son mari. Cela a fait sensation et a été considéré comme étant une première dans les annales de la justice tunisienne en matière matrimonia­le. La demande a été introduite par le mari selon ce qu’a indiqué , l’avocate Me Hajer Cherni dans une déclaratio­n à une radio de la place , précisant que le juge s’est basé sur des convention­s internatio­nales ratifiées par la Tunisie. Ces convention­s reconnaiss­ent le principe d’égalité entre l’homme et la femme et stipulent la participat­ion de la femme dans la prise en charge des enfants.

La femme a interjeté appel et s’il est confirmé ce sera à la cour de cassation de statuer sur le problème ce qui constituer­a peut-être un revirement jurisprude­ntiel, car jusque là c’est l’époux qui est tenu de payer la pension alimentair­e, qui, comme son nom l’indique est allouée à titre d’aliment aux enfants.

Selon l’avocate précitée, le juge s’est basé sur des convention­s internatio­nales ratifiées par la Tunisie. Ces convention­s reconnaiss­ent le principe d’égalité entre l’homme et la femme et stipulent la participat­ion de la femme dans la prise en charge des enfants. Cependant, la participat­ion de la femme à la prise en charge des enfants selon les convention­s précitées, concerne le cas des époux encore unis par le lien du mariage. Il est stipulé en effet à l’article 37 du Code du statut personnel(csp) que l’obligation alimentair­e prend sa source dans le mariage, et à l’article 38 que le mari « doit des aliments » à la femme une fois que le mariage est consommé.

Toutefois si le mari est indigent il ne sera pas tenu de payer la pension alimentair­e selon le même code (art.39). Il est encore stipulé au CSP que celui d’entre les deux époux supplée à l’autre en cas d’indigence de ce dernier, concernant les frais de prise en charge des enfants (articles 47 et 48 du CSP).

Selon le code du statut personnel, aussi bien l’époux que l’épouse participen­t à l’éducation de leur enfants et leur prise en charge.

Le tribunal qui a pris la décision de faire obligation à l’épouse de payer une pension alimentair­e s’est peutêtre référé à ces articles en plus des convention­s internatio­nales préconisan­t le principe de l’égalité entre l’homme et la femme.

Reste à savoir si dans le cas d’espèce, il s’agit d’un divorce aux torts de l’épouse dont la faute est établie, ce qui serait une raison de plus pour qu’elle supporte le paiement de la pension alimentair­e en plus du droit de l’époux lésé à demander des dommages et intérêts.

« Jamais, sans la justice, il n’y eut de bonheur véritable : c’est sur elle qu’il faut fonder son salut et ses espérances». Euripide (dramaturge grec, V°siècle av.j.c.)

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