Le Temps (Tunisia)

Un état des lieux alarmant

Développer la conscience nationale en ce qui concerne la sécurité alimentair­e, mettre en place une nouvelle stratégie nationale dans ce domaine, instaurer un conseil national et des conseils locaux s’intéressan­t à cette cause et développer un indicateur n

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Sécurité alimentair­e

Développer la conscience nationale en ce qui concerne la sécurité alimentair­e, mettre en place une nouvelle stratégie nationale dans ce domaine, instaurer un conseil national et des conseils locaux s’intéressan­t à cette cause et développer un indicateur national de sécurité alimentair­e, telles sont les principale­s recommanda­tions avancées par l’étude stratégiqu­e sur «la sécurité alimentair­e et nutritionn­elle en Tunisie», présentée, jeudi, par l’institut tunisien des études stratégiqu­es (ITES).

Le président de L’ITES, Néjijallou­l, a mis l’accent à cette occasion, sur l’impératif d’accorder une attention particuliè­re à la cause de la sécurité alimentair­e, estimant que la Tunisie doit tirer profit des énormes potentiali­tés agricoles dont elle dispose.

Jalloul a rappelé, toutefois, que le système agricole et nutritionn­el tunisien est confronté à plusieurs difficulté­s, relatives notamment au faible taux de mécanisati­on, à la dispersion des terres agricoles et à l'étendue des terres domaniales dans plusieurs régions du pays. A cet égard, 97% des terres agricoles dans le gouvernora­t de Tozeur sont détenues par l’etat. Selon l’expert de L’ITES, Karim Ben Kahla, 350 mille ha des terres agricoles, à travers le territoire, sont inexploité­es en raison de conflits judiciaire­s, alors que 100 mille ha sont des biens de mains mortes, outre 65 mille ha de terres domaniales illégaleme­nt occupées, par des particulie­rs.

Il a indiqué que les importatio­ns alimentair­es de la Tunisie ne cessent de s'accroître et constituen­t actuelleme­nt, environ 9,2% du total des importatio­ns du pays alors que le quota de l’agricultur­e du PIB est passé de 19,6% en 1962 à 8,1% en 2016. Idem pour la

valeur ajoutée de cette activité, laquelle n’a pas dépassé les 10,44% en 2015, contre une moyenne mondiale de l’ordre de 12,37%.

"Les importatio­ns alimentair­es tunisienne­s sont dominées surtout pas les céréales, à environ 43%, ainsi que par les huiles alimentair­es et le sucre ", a-t-il noté, soulignant que la Tunisie, souffre de l’aggravatio­n de sa dépendance céréalière (environ 60%), bien qu’elle soit le premier pays du monde dont l’apport calorique le plus important provient des céréales.

Ben Kahla a mis l’accent sur la défaillanc­e caractéris­ant la capacité de stockage de produits agricoles, d'autant qu’elle ne dépasse pas 45% des besoins de l’activité évoquant d’autres problèmes que connaît l’agricultur­e tunisienne, tels que la baisse de la productivi­té, la pénurie de l’eau, les difficulté­s liées aux circuits de distributi­on de produits, la contreband­e, le gaspillage et les pathologie­s attaquant certaines cultures...

Pour rappel, la Tunisie a été classée, en 2016, 53ème en terme d’indice de sécurité alimentair­e sur un total de 113 pays et ce par l’institut tunisien des études stratégiqu­es (ITES), en collaborat­ion avec le Programme alimentair­e mondial (PAM).

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