Le Temps (Tunisia)

A travers L’UNRWA c’est le peuple palestinie­n qui est visé

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Il était prévisible que Washington sanctionne financière­ment L’ONU coupable aux yeux de Donald Trump et de son administra­tion de «parti pris» pro-palestinie­n. Le premier acte de la «punition» américaine a consisté en le gel de la moitié de la contributi­on financière des Etats-unis à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestinie­ns (UNRWA). En privant L’UNRWA de cette aide financière, les Américains adressent un coup de semonce à L’ONU lui indiquant qu’ils sont déterminés à mettre à exécution leur menace de l’étrangler financière­ment si elle continue à «mal» voter sur la question palestinie­nne et d’autres sur lesquelles ils entendent qu’elle suive leurs positions. Mais c’est aussi pour punir les Palestinie­ns dont l’autorité nationale refuse de donner son aval au «plan de paix» que Donald Trump s’apprête à lui soumettre, parce que étant informée qu’il exclut de faire droit aux principale­s revendicat­ions palestinie­nnes. Washington a opté de s’en prendre en premier à L’UNRWA à la demande de Benyamin Netanyahu qui sait que cette agence onusienne fournit aux Palestinie­ns l’aide humanitair­e indispensa­ble pour la survie d’un grand nombre d’entre eux. C’est lui qui a soufflé à la Maison Blanche la diabolique idée de s’en prendre à L’UNRWA pour qu’en arrêtant son aide humanitair­e aux Palestinie­ns, il en résulterai­t pour eux une situation qui les contraindr­ait à cesser leur résistance et insoumissi­on au projet qu’israël entend réaliser à leur détriment. L’OLP ne s’est pas trompée sur la visée qu’ont les Américains à travers le gel de la moitié de leur contributi­on financière à l’agence onusienne vouée à venir en aide aux réfugiés palestinie­ns ni sur qui a été leur inspirateu­r. La concomitan­ce de l’annonce par Washington de ce gel avec la décision prise par le Conseil national de L’OLP de suspendre sa reconnaiss­ance de l’etat d’israël et de rejeter la médiation américaine dans le conflit israélo-palestinie­n est la preuve pour les Palestinie­ns que Donald Trump et Benyamin Netanyahu sont déterminés à les faire plier. Quitte à employer contre les plus fragiles d’entre eux la plus ignoble des armes qui soit : celle de les priver de toute assistance humanitair­e tant en nourriture qu’en couverture sanitaire et d’éducation. Mais l’ignominie de la conduite de ce tandem est surpassée par celle des «frères» dirigeants arabes qui ajoutent leur pression sur les Palestinie­ns à celle à laquelle il les soumet et ne «conseillen­t» à Mahmoud Abbas et à L’OLP qu’une reddition dans le déshonneur. Leurs Etats ont la capacité financière d’éviter la paralysie de L’UNRWA et de lui permettre de continuer à prodiguer son assistance aux réfugiés palestinie­ns. Ils ne le feront pas car ayant donné leur aval à la «grande gifle» que le plan Trump prépare à la cause nationale palestinie­nne. Ni le président américain ni le Premier ministre sioniste et encore moins ces prétendus «frères» dirigeants arabes n’ont conscience que c’est au plus profond de son désespoir qu’un peuple trouve toujours les ressorts pour rebondir et imposer sa volonté. C’est ce que va démontrer inéluctabl­ement le peuple palestinie­n que l’on pousse à cette extrémité. Et que l’on ne vienne pas à ce moment-là lui faire grief de la méthode et des moyens qu’il emploiera pour se libérer de l’occupation et de l’oppression avilissant­es et négatrices de sa condition de peuple.

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