Encore une belle initiative
Sept ans après la révolution qui a engendré un boom associatif, l’élan de solidarité se poursuit à travers tout le pays avec de plus en plus d’entreprises privées qui s’engagent sur cette voie. Parmi ces initiatives, on cite l’association Ooredoo El Khir, récemment constituée et qui en est aujourd’hui à sa quatrième action en faveur des plus démunis. C’est dans les profondeurs des montagnes de Aïn Draham et plus précisément au village Sidi Mhamed, que l’association à choisi de s’engager cette foisci. Une région rude et difficile d’accès qui en découragerait plus d’un.
Sept ans après la révolution qui a engendré un boom associatif, l'élan de solidarité se poursuit à travers tout le pays avec de plus en plus d'entreprises privées qui s'engagent sur cette voie. Parmi ces initiatives, on cite l'association Ooredoo El Khir, récemment constituée et qui en est aujourd'hui à sa quatrième action en faveur des plus démunis.
C'est dans les profondeurs des montagnes de Aïn Draham et plus précisément au village Sidi Mhamed, que l'association à choisi de s'engager cette foisci. Une région rude et difficile d'accès qui en découragerait plus d'un. Là-bas, et ce n'est un secret pour personne, la misère fait rage et les citoyens manquent de tout. Livrés à euxmêmes, affrontant la précarité, le climat peu clément, le manque de structures de base, l'éloignement, ils se considèrent comme les exclus du pays, ceux dont on ne se rappelle qu'à l'approche des élections. Des promesses, ils en ont eu des tonnes par des politiciens de passage et depuis un bon moment, ils sont las d'attendre qu'on daigne bien s'occuper d'eux. Car les paroles réconfortantes de compassion et de soutien ne suffisent pas à les réchauffer quand tombe la neige, ni à assouvir leur faim quand les routes sont barrées par les pluies torrentielles et la boue et qu'il leur est impossible de quitter ce qu'ils appellent leurs maisons, mais qu'il est plus réaliste d'appeler des abris de misère. Sans fenêtres ni portes, humides et lugubres, étroites et tombant en ruine, ces habitations de fortune dégagent une odeur spécifique, qui monte immédiatement au nez, celle de la précarité et de la souffrance. Elles abritent bien souvent des familles nombreuses. Parents, enfants, grands-parents et parfois même cousins y vivent tassés sans aucun confort ni intimité. C'est ce qui a frappé les membres de l'association qui se sont rendus dans les parages il y a quelques mois. Et de ce qui devait être une simple distribution de dons, est né ce projet de construction et de rénovation de maisons dans le village Sidi Mhamed, lancé il y a quelques mois. Une aventure humaine qui a pu aboutir grâce à la témérité des bénévoles, mais aussi grâce à l'aide du Croissant Rouge Tunisien et de l'association Achbel Khmir qui ont permis de repérer les familles les plus nécessiteuses et d'entrer en contact avec leurs membres. Cinquantenaire, Am Salah est au chômage. Il a passé toute sa vie au village. Il y vit dans une maison délabrée avec sa femme malade et ses cinq enfants, tous sans emploi. Il parle de ses conditions de vie difficiles avec pudeur et dignité. C'est avec un grand soulagement qu'il a appris qu'il aura bientôt droit à une nouvelle maison digne de ce nom. Les travaux ont commencé il y a quatre mois et s'achèveront très prochainement. Vendredi dernier, les bénévoles de l'association Ooredoo El Khir se sont rendus sur place pour repeindre les maisons. Un travail d'équipe fait dans la joie et la bonne humeur qui ne peut que resserrer les liens entre ces collègues unis pour la bonne cause, comme le souligne Karim Hadj Salem, trésorier de l'association. D'autres projets seront bientôt initiés et notamment des travaux de réfection d'écoles primaires. Pour l'année 2018, il est prévu d'en rénover cinq dans des régions différentes, dont celle de Ain Hamam située à Teboursouk (Béja) et celle de Sebikha (Kairouan). Si l'association reste ouverte à toute contribution de la part d'associations sérieuses et fiables pour proposer des projets et participer à leur réalisation, elle compte surtout sur ses bénévoles pour s'y engager et les porter avec générosité et engagement. Car quoi de mieux que se sentir utile à autrui pour s'épanouir dans la vie ? Et qui dit collaborateur épanoui, dit travail bien fini.