Une rencontre insolite
Six films tunisiens sur nos écrans
Nos cinéphiles auront remarqué que pas moins de six longs-métrages tunisiens sont actuellement sur nos écrans à travers le pays. Il s’agit des films : « Chitan El Kaila » (La sieste du corbeau) de Moez Kamoun, «Chirch » (Vent du Nord) de Walid Mattar, « El Jaida », de Selma Baccar, « Ala kaf ifrit » (La belle et la meute), de Kaouther Ben Henia, « Benzine», de Sarra Abidi et « Weldek rajel » de Heifel Ben Youssef. Un record pour la production cinématographique de ces dernières années.
Et s’il est des films qui sont à l’affiche depuis un peu plus de deux mois, comme « La belle et la meute », d’autres ont dépassé les quatre semaines, comme « Wildek rajel » et « El Jaida. » Les autres films tendent à rester encore au programme de plus d’une salle, étant sortis à une date plus avancée que les trois films cités. Il s’agit de : « La sieste du corbeau », « Vent du Nord » et « Benzine. » Les six films se situent aux antipodes de la création cinématographique. Ils permettent ainsi un choix pour les spectateurs potentiels et par ouïe dire, s’il le faut. Ils donnent également l’occasion au commun des spectateurs de voir si tel réalisateur ou réalisatrice qui a commis d’autres films, évolue ou dégringole. Et pour les spectateurs professionnels, voire les journalistes et les critiques, autant le nombre de films tunisiens présents actuellement sur nos écrans est grand et réjouissant, autant leur valeur artistique et le traitement de chacune de
leur histoire diffère et plait, sinon déçoit énormément. La commission d’aide à la production dépendant du ministère des affaires culturelles octroie des subventions annuelles ou biennales selon la valeur du scénario présenté par chacun des prétendants à une aide. Le résultat peut refléter sur l’écran le haut niveau du scénario, comme il peut le tuer tout simplement. Car il y’a la manière de filmer et la façon de narrer l’histoire. Tout cela est facilité par un montage rigoureux et original. Cela amènera assurément à surprendre le spectateur. L’accumulation de films tunisiens sur nos écrans est un fait du hasard, sinon qu’ils aient été subventionnés ou non par l’etat. Pour « El Jaida », Selma Baccar n’a pu tourner son film qu’après avoir accompli son mandat à l’assemblée Constituante. Pour les autres films, ils ont été tournés presque à la même période et sont sortis successivement à la file.
Lotfi BEN KHELIFA