Kilis enterre ses morts
Frontière turco-syrienne
Depuis cette fin de semaine, Ankara mène des opérations contre les Kurdes dans la région d'afrine, en Syrie. A Kilis, ville turque, deux personnes ont été tuées par des tirs de roquettes en provenance du territoire syrien. Sur le terrain, la guerre en Syrie connaît un regain de violence alors que des discussions reprennent à Vienne entre représentants du régime de Damas et opposition, sous l'égide des Nations unies. La cérémonie funéraire s’est déroulée à la mosquée Adjidjoumboush en plein centre de Kilis. Plusieurs centaines de personnes ont prié, dans le froid, devant les deux cercueils recouverts d’un tissu vert symbolisant l’islam et du drapeau turc. Les deux victimes sont mortes dans une mosquée touchée par une roquette. L’une des victimes était turque et l’autre syrienne car beaucoup de Syriens se sont réfugiés dans cette ville frontalière de Kilis, pour fuir le conflit en Syrie qui dure depuis des années. Des Syriens rattrapés aujourd’hui par ce nouvel épisode de la guerre, avec l’offensive turque lancée sur Afrine. Mais peu évoquent cet assaut. Lorsqu’on les interroge, ils affirment ne pas avoir peur des tirs de roquettes qui s’abattent sur le territoire turc et s’en remettent à Dieu. Depuis hier matin en tous cas, on entend très clairement, et à intervalles réguliers les tirs de l’armée turque sur le territoire syrien et l’enclave d’afrine, tenue par les combattants kurdes des YPG. Une opération qui va se poursuivre jusqu'à l'élimination du dernier membre de cette «organisation terroriste» : ce sont les termes du président turc, Reccep Tayyip Erdogan.