Le Temps (Tunisia)

Dublin ne voit pas Londres renier ses promesses sur l'irlande

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Rien n'indique que le gouverneme­nt britanniqu­e entend renier ses promesses de décembre sur la question de la frontière entre l'irlande du Nord et la République d'irlande après le Brexit, a déclaré hier le Premier ministre irlandais. "Je n'en ai vu encore aucune preuve", a dit à Reuters Leo Varadkar en marge du Forum économique mondial de Davos. "Je ne crois pas que le Royaume-uni reviendra (sur cet accord). S'il essaie, cela enverra un très mauvais signal. Il serait très difficile de faire confiance à quelqu'un qui accepte quelque chose en décembre et essaie de s'en écarter en février. Je suis certain qu'il ne le fera pas." Le compromis sur la frontière irlandaise a permis de débloquer la deuxième phase de négociatio­ns sur la sortie du Royaume-uni de l'union européenne en mars 2019, à savoir les discussion­s sur la période de transition et sur la future relation commercial­e entre Londres et L'UE. Il a été établi que, sauf accord contraire, le Royaume-uni maintiendr­a en Irlande du Nord une législatio­n alignée sur celle du marché intérieur de l'union européenne et de l'union douanière afin d'éviter le rétablisse­ment d'une frontière physique avec la République d'irlande, qui appartient à L'UE.

Leo Varadkar a reconnu qu'il serait difficile pour Londres de concilier cet engagement de maintenir en Irlande du Nord une législatio­n alignée sur celle de L'UE avec celui de maintenir l'irlande du Nord au sein d'un Royaume-uni extérieur à L'UE.

Le plus simple, a estimé le Premier ministre irlandais, serait pour le gouverneme­nt britanniqu­e d'établir une future relation avec L'UE très proche des modalités actuelles.

A ce titre, Leo Varadkar a salué les propos "rassurants" de la chancelièr­e allemande Angela Merkel, qui a estimé à Davos que le Royaume-uni pourrait établir dans le futur une relation aussi proche qu'il le souhaite avec L'UE. Devant des chefs d'entreprise au Forum économique mondial, le ministre britanniqu­e des Finances, Philip Hammond, a pour sa part réaffirmé que Londres ne reviendrai­t pas sur sa décision de quitter L'UE. "Le Royaume-uni quittera L'UE le 29 mars 2019. On ne reviendra pas sur cette décision. C'est une question de réalité politique", a-t-il dit. Philip Hammond a souhaité que le Royaume-uni et L'UE parviennen­t à un futur accord commercial "sur mesure" et "plus ambitieux que tous les accords commerciau­x conclus dans le passé".

Il a ainsi exclu de reproduire le modèle d'accords de libre-échange déjà passés par L'UE avec des pays comme le Canada ou la Norvège. Le chancelier de l'echiquier a estimé que son gouverneme­nt ne devrait pas démarrer les négociatio­ns en rejetant tous les textes existants. "Commencer avec ce que nous avons et travailler à en retirer ce qui est nécessaire est plus fructueux que de partir d'une page blanche", a-t-il jugé.

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