Le Temps (Tunisia)

Le jour où Mascherano a marqué pour Le Barça

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Le défenseur argentin relance sa carrière en Chine

Javier Mascherano au Barça, c’est 334 matchs, 26 562 minutes jouées et huit saisons passées sous le maillot blaugrana à crier ses ordres et tacler ses adversaire­s. Mais avant de partir pour la Chine, l›argentin, qui a fait ses adieux au Camp Nou à l’occasion de la réception de l’espanyol, peut se targuer d’avoir inscrit la bagatelle d’un but pour le club catalan. C’était la saison passée contre Osasuna (7-1). Sur penalty. Et face à Salvatore Sirigu. C’est l’histoire d’un homme qui ne paie pas de mine à première vue. Un homme avec des mensuratio­ns physiques honorables, à savoir 173 centimètre­s pour 74 kilos, mais plutôt désavantag­euses à l’heure de devenir footballeu­r profession­nel. Car pour être un bon footballeu­r, qui plus est milieu de terrain, deux profils sont retenus : soit être un colosse pour résister à l’impact physique, soit être un maître technique pour organiser le jeu de son équipe. Javier Mascherano ne possède aucun de ces deux talents, car il est plutôt petit et peu agile avec ses pieds. Mais l’argentin possède autre chose : c’est un chef. Un petit chef, qui dicte les consignes à ses coéquipier­s et aboie sur le terrain afin que la dose de testostéro­ne soit suffisante dans chaque match que joue le Barça. Et si ce n’est pas un buteur dans l’âme, il sait pourtant prendre son courage à deux mains au moment de forcer le destin.

Le désir de Piqué Avant la réception de l’osasuna Pampelune, relégable et peu en réussite sur ses dernières visites au Nou Camp (quatre défaites consécutiv­es 7-0, 5-1, 4-0 et 8-0), le FC Barcelone est parvenu à relancer une Liga qui semblait perdue d’avance. Grâce à qui ? Grâce à Lionel Messi bien sûr. Dans les toutes dernières minutes, La Pulga arrache la victoire face à l’ennemi madrilène au Santiago-bernabéu et croit toujours en ses chances de titre en Liga. En ce 24 avril 2017, le Barçaalign­e donc une équipe en 3-4-3 remaniée avec un André Gomes dans l’oeil du cyclone des supporters, mais toujours avec sa caution Messi. «Nous avions affaire à un rival installé en 4-5-1, ce qui nous donnait peu d’espace pour casser les lignes, explique Luis Enrique en conférence d’aprèsmatch. Mais à travers notre travail de circulatio­n du ballon et de pressing, nous avons pu décanter cette situation. » C’est peu de le dire.

Depuis son poste de sentinelle en défense centrale, Javier Mascherano participe au nouveau récital du Barça. Lionel Messi, honoré par le public dès l’entrée des joueurs pour avoir inscrit 500 buts chez les Culés, y va de son doublé (12e, 61e). Comble du comble,andré Gomes se met à le copier, pour une fois dans son assiette au coeur du jeu catalan (30e, 57e). Malgré un coup franc inscrit par lesrojillo­s, le moral est au beau fixe pour le Barça. Après une cinquième réalisatio­n signée Alcácer (64e), Denis Suárez est bousculé dans la surface de réparation. Le penalty est sifflé, et Ivan Rakitić s’apprête à aller poser le ballon sur le point. Un réflexe qui n’est pas du goût de Gerard Piqué. « Shakiro » adresse de grands signes à Mascherano, isolé du côté de la défense, pour l’inviter à la fête. Sur le banc, Jordi Alba, Andrés Iniesta et Luis Suárez sont, entre autres, hilares.

Imaginer la pression de débloquer son compteur but sur penalty après plus de 300 matchs sous un même maillot, c’est impossible, alors autant ne pas y penser. Malgré ce 5-1 déjà honorifiqu­e, El Jefecitosa­it que tous ses camarades sont prêts à le brancher en cas d’échec. Mais l’échec, Mascherano n’y pense pas : six pas d’élan, une lourde frappe du droit sous la barre, et c’est au fond. Le banc barcelonai­s est ravi, quand Salvatore Sirigu vit encore un peu plus mal son cauchemar de la soirée. Prêt à frapper ce penalty au départ, Rakitić donne une dernière accolade au buteur et se rend compte du moment historique vécu par l’intéressé, devenu chauve depuis son arrivée en 2010.

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