Le Temps (Tunisia)

Calme précaire à Gaza après une journée sanglante

-

«Marche du retour»

Des dizaines de milliers de Palestinie­ns se sont donnés rendezvous à la frontière avec Israël pour une «marche du retour» hier, comme vendredi et jusqu’au 6 mai prochain. Un rassemblem­ent à l’origine pacifique pour dénoncer le blocus de l’enclave imposé par Israël et pour exiger le droit au retour des réfugiés. La manifestat­ion a dégénéré vendredi: l’armée israélienn­e a tiré à balles réelles sur la foule, faisant au moins 16 morts et un millier de blessés côté palestinie­n. Hier, à la mi-journée, un calme précaire semble s’installer alors que les Gazaouis enterrent leurs morts.

Après ce vendredi sanglant, une journée de deuil national a été décrétée par Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinie­nne. Les funéraille­s d’une dizaine de Palestinie­ns qui ont perdu la vie r vendredi ont été organisées hier et les cortèges funéraires devraient convoyer leurs corps vers plusieurs campements en bordure de cette frontière.

Des tirs dans la matinée

Mais hier était encore une journée de mobilisati­on. Quelques centaines de personnes sont rassemblée­s depuis hier matin en bordure de la frontière avec Israël pour participer à cette grande « marche du retour » officielle­ment organisée par la société civile

Des Palestinie­ns fuyant lors d’affronteme­nts avec des troupes israélienn­es à la frontière avec Gaza

palestinie­nne et soutenue par le Hamas, qui avait assuré qu’il veillerait à ce que personne n’approche dangereuse­ment de la frontière.

Des tireurs d’élite israéliens sont encore postés sur cette ligne de démarcatio­n et ils n’ont pas hésité à tirer dans la matinée pour tenter de disperser les manifestan­ts. Il reste à savoir si l’armée israélienn­e usera de la même violence ou bien tentera plutôt la désescalad­e hier. Après la journée meurtrière de vendredi, les Gazaouis craignent de nouveau un emploi disproport­ionné de la force par l’armée israélienn­e. Ils devraient sans nul doute garder le même mot d’ordre, c’est-à-dire rester stoïques face aux soldats, rapporte notre envoyée spéciale à Gaza, Marine Vlahovic.

Les violences de vendredi ont été condamnées par Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestinie­nne, qui a appelé L’ONU à protéger les manifestan­ts. L’ONU a demandé la tenue d'une enquête indépendan­te et transparen­te sur ces événements sanglants.

16 morts, 1400 blessés

Car il s’agit de l’un des bilans les plus lourds dans la confrontat­ion entre Israël et les Palestinie­ns au cours de ces dernières années. De sources hospitaliè­res palestinie­nnes on parle de 16 morts et d’au moins 1400 blessés.

Les forces armées israélienn­es ont mis à exécution leur menace et ont ouvert le feu à balles réelles contre les manifestan­ts palestinie­ns qui ont tenté de s’approcher de la barrière de séparation entre Israël et la bande de Gaza. Les militaires ont également fait un usage abondant de gaz lacrymogèn­es.

Un porte-parole de l’armée israélienn­e a rejeté la responsabi­lité de la situation sur le Hamas. Et il a prétendu que sous couvert de la manifestat­ion plusieurs tentatives d’attaques et d’infiltrati­ons ont été identifiée­s à proximité de la barrière. « Nous n’autorisero­ns aucune tentative de violation de notre souveraine­té », réaffirme-ton côté israélien.

Inédite dans la bande de Gaza, la marche est prévue pour durer six semaines, jusqu’au 6 mai. Une date qui marque pour les Palestinie­ns le jour de la « Nakba » - la catastroph­e - c’est-à-dire la création de l’etat d’israël il y a maintenant 70 ans.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia