«Douces et sans pépins» D’amour et d’humour
Voilà enfin de beaux poèmes d’amour et d'humour que Badreddine Ben Henda offre aux gens qui cherchent des créations littéraires apportant du rire ou de la joie, surtout dans les conditions actuelles. Voilà des poèmes qu’un lecteur lirait sans que le sourire quitte sa bouche, même pour une seconde ! Il s’agit du premier recueil de
L'originalité de cette poésie tient à la fusion de deux éléments en apparence contradictoires, à savoir l’amour et l'humour. C’est que notre poète, naturellement pourvu du sens de l’humour, ne pourrait aborder un sujet sérieux, comme ici l’amour, sans y mettre un soupçon de gaité et de joie. Rire et sérieux, deux notions contradictoires, cohabitent dans ce recueil et deviennent complémentaires ! Ajoutons à cela que cet ouvrage se caractérise par la brièveté et la concision, que ce soit dans les passages narratifs ou descriptifs, sachant que notre poète est un disciple fervent de « Brachylogie », un terme emprunté à Socrate où un discours bref et court est mieux qu’un autre long et détaillé.
D'un bout à l'autre de son oeuvre, il n'y a guère de phrase ou de vers qui n'exprime les émotions et les sentiments les plus intenses de l’amour, mais cette sentimentalité se traduit souvent dans un style humoristique et plaisant qui consiste à jouer avec les mots et les sons, ce qui donne une certaine musicalité harmonieuse au texte poétique, chose d’autant plus facile
à digérer par le lecteur qui, généralement pressé et peu disposé à s’attarder sur le sens de certains mots, pourrait s’émouvoir, certes, mais dans la joie ! En somme, nous sommes en présence d’une poésie rarement rencontrée chez nous, une poésie qui émeut et divertit à la fois. En effet, si l’amour, chez la plupart des poètes, est assimilé aux chagrins, aux remords, aux souffrances et aux tourments subis par les amoureux, il est en revanche célébré dans la joie et le plaisir chez notre poète.
Jeu de mots, écarts linguistiques, expressions imagées, rythme et musique, polysémie et néologismes et tant d’autres procédés employés dans ce recueil, faisant preuve d’un esprit plaisant et innovateur. Mais notre poète ne fait-il que jouer avec les mots et les images dans ce recueil ? Loin s’en faut ! Pourtant cela est important, voire primordial dans la poésie. En effet, par nature même, la poésie est jeu : jeu avec les mots ! Car ce n’est pas avec des idées qu’on fait des vers, mais avec des mots ! D’ailleurs, on dit que lorsqu’on lit un poème, on s’intéresse peu poésie : « Douces et sans pépins » qui vient de paraitre à Latrach Editions. Un recueil de 70 pages, format livre de poche, qui comporte 28 poèmes, couronnés par trois pages d’aphorismes fabriqués, avec beaucoup d’humour, par le poète.
à ce qui est dit mais beaucoup à la manière dont le poète le dit. Sans doute s’agit-il là de sa façon de voir et de faire, tel un artisan ou un peintre qui conçoit et réalise son ouvrage en ayant recours à toutes les techniques appropriées. Mais derrière la forme, il y a toujours un contenu, et derrière le signifiant, un signifié. C’est ainsi qu’à travers les mots et les expressions, il y a l’évocation des sentiments, des sensations et des impressions du poète. Et c’est au lecteur de décortiquer, de comprendre, d’approuver ou de désapprouver ! Voici quelques vers, choisis en vrac, de ce recueil, histoire de donner au lecteur un avant-goût : « J’ai pour amie/ Une colombe qui/ Comme moi/ Se nourrit : De brindilles de vie/ Et de poésie… » (p : 14) ; « L’enfant qui court/ Qui fuit vos cours/ Qui joue des tours/a grandement/ Besoin d’amour… » (p : 28) ; « …Je voudrais/mon amour/etre un tour/etre un cours/etre un jour/dans ton sac. » (p : 34) ; « Elle a pris/en partant/les assiettes/ Et les verres/ Me laissant/quelques miettes/ Son parfum/et mes vers. » (p : 45) ; « J’ai de la joie/j’en sais la
cause/c’est que je vois/la fille en rose. » (p : 60).
Le Temps : Comment définissez-vous votre poésie ?
B.B.H : Mes poèmes sont d’abord faciles à mettre en musique ; souvent des vers rimés, courts, parfois des vers de deux syllabes ! Mais ce qui est important pour moi, c’est cette musicalité des vers, il y a
toujours à l’oreille quelque chose qui vibre. D’ailleurs, ceux qui viennent de lire ma poésie m’ont dit que c’était destiné à être chantée, ce qui m’a beaucoup flatté, parce que c’était mon choix !
Le Temps : Pourquoi avezvous choisi comme titre à votre recueil « Douces et sans pépins »