Adoption du texte asile-immigration
France
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Au terme d’une semaine de débats passionnels, l’assemblée nationale a adopté en première lecture la loi asile et immigration par 228 voix contre 139 et 24 abstentions.
A l’issue de plus de soixante heures de débats enflammés et l’examen d’un millier d’amendements, les députés français ont fini par adopter le projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie ».
Ardemment défendu par le ministre de l’intérieur Gérard Collomb, le texte vise à réduire à six mois, contre onze actuellement, l’instruction de la demande d’asile. Objectif affiché : faciliter à la fois l’expulsion des déboutés et l’accueil des acceptés. Se voulant ainsi équilibré, entre humanité et efficacité, il a toutefois été critiqué par les oppositions de droite et de gauche et jusque dans les rangs de la majorité.
Le projet de loi a été voté par la majorité LREM-MODEM et le groupe Udi-agirindépendants. Les Républicains et toute la gauche – socialistes, communistes et « Insoumis » – ont voté contre, tout comme les députés FN. Au sein du groupe LREM, seul l’exsocialiste Jean-michel Clément s’est exprimé contre le texte. Il a aussitôt annoncé son départ. Le chef du groupe Richard Ferrand avait prévenu : « Si l'abstention est un péché véniel, le vote contre est un péché mortel ! », toute opposition vaudrait exclusion. Quatorze autres ont manifesté leur désaccord en s’abstenant.
Dès le coup d’envoi des débats hier soir, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb avait plaidé « l’urgence à réagir », sur fond de « crise migratoire » en Europe, pour limiter une « immigration massive » tout en garantissant le droit d’asile, « sacré », selon le fameux principe du « en même temps » cher au président Emmanuel Macron. La rapporteuse du texte, la députée LREM Elise Fajgeles a ainsi souvent insisté sur une «ligne de crête» entre «exigence de pragmatisme» et «humanité».