Les indépendants en verve et les partis en déclin
Le résultat était attendu, mais pas de cette manière, surtout avec le camouflet asséné aux deux principaux partis et les autres, aussi, qui ont perdu la confiance de bon nombre de leurs électeurs, même s’ils arrivent en tête dans certains arrondissements.
Le résultat était attendu, mais pas de cette manière, surtout avec le camouflet asséné aux deux principaux partis et les autres, aussi, qui ont perdu la confiance de bon nombre de leurs électeurs, même s’ils arrivent en tête dans certains arrondissements.
Le scrutin a levé le voile sur le manque de crédibilité de la classe politique et des décideurs, surtout, après les multiples déceptions vécues, en commençant par l’alliance contre-nature entre les deux principaux partis dont l’un se considère comme le premier, mais dont la victoire n’était due qu’à des votes sanctions, lors des précédentes législatives et présidentielle. Le deuxième est un parti religieux qui cherche à défendre l’idée qu’il cherche à faire prévaloir, à savoir la séparation entre la religion et la politique, et qui use de tous les moyens pour revenir au-devant de la scène.
En parallèle, l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a gavé l’opinion publique avec des déclarations optimistes sur son savoir-faire et sa maîtrise de la situation, alors que les faits sur le terrain ont prouvé le contraire, donnant un paysage politique des plus désolants, après une campagne électorale des plus ternes engagée par les différentes parties, malgré la présence de l’argent, chez les politiciens, et le manque de moyens des indépendants.
Ce scrutin de proximité a été un succès logique pour les indépendants, surtout que c’est un scrutin de proximité et que les électeurs qui ont daigné se rendre aux urnes ont fait, plutôt confiance à des personnes qu’elles connaissent et qu’elles peuvent côtoyer, dans leur quartier ou leur ville.
Ce n’est pas, donc, fortuit que ces indépendants ont été majoritaires, même s’ils sont allés en rangs dispersés. Toutefois, et c’est ce qui est réconfortant, ils auront leur mot à dire dans la gestion des affaires de leurs communes.
Selon les résultats préliminaires des élections municipales, les listes indépendantes ont réalisé un taux de 50% dans l’ensemble des circonscriptions électorales, a déclaré hier Riadh Bouhouchi, membre de l'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
"Ces résultats vont contribuer à l’enrichissement et à la dynamisation de la scène politique", a-t-il indiqué à l’agence TAP.
Par ailleurs, il a fait état de plusieurs erreurs de dépouillement manuel qui ont vite été rattrapées, faisant remarquer que le dépouillement manuel et électronique des bulletins de vote a atteint un taux de 70%. Certes, le mouvement Ennahdha pavoise avec des principaux indicateurs qui "font état de la victoire des deux grands partis, à savoir Ennahdha et Nida Tounes". Mais les islamistes oublient que, dans la mêlée, ils ont perdu les 2/5èmes de leurs électeurs, ce qui est, aussi, le cas, avec une cote d’alerte pour Nidaa qui s’essouffle et qui en a perdu plus d’un million. L’abstention a été, en outre, le maître-mot avec un taux de participation qui a atteint 33,7%, comme annoncé, dimanche soir, par le président de L’ISIE, Mohamed Tlili Mansri.
"Sur un total de 5 369 862 électeurs, 1 796 154 seulement se sont rendus aux urnes ", a indiqué Mansri, ce qui démontre, à notre avis, l’incapacité des politiciens à rassembler et à convaincre, surtout une jeunesse en mal de visibilité, d’avenir, et qui ne se retrouve pas encore dans ce qui se passe, dans le pays, et qui a d’autres préoccupations plus importantes, comme le chômage et l’absence de perspectives. Il est nécessaire, aussi, de retenir dans ces élections, le retour en force du Parti destourien libre qui, grâce à la verve et la capacité de conviction de sa présidente, Abir Moussi, s’est replacé sur la scène, bien qu’il ne soit né que depuis quelques mois et qui est arrivé, même, à être en tête à la municipalité de Siliana.
Entretemps, les grands partis risquent d’avoir d’autres surprises, dans les municipalités où le nombre de sièges ne sera pas suffisant pour que leurs candidats puisse monter à la présidence.