Notre santé, c’est ce que nous mangeons
Des médecins et des spécialistes en nutrition, invités le week end, par l’association Santé et Environnement, à animer une table ronde portant sur l’alimentation, à l’occasion du mois de Ramadan, ont mis en garde contre les risques mortels des excès en matière d’alimentation, aggravés par la sur bouffe et l’excès d’appétit pendant le jeûne.
«Notre santé réside dans ce que nous mangeons, a notamment dit le Pr Abdelmajid Abid, de l’institut de nutrition, ajoutant que « la santé consiste à savoir mesurer le sel, le sucre et le gras en alimentation ».
Ramadan-education alimentaire
Des médecins et des spécialistes en nutrition, invités le week end, par l’association Santé et Environnement, à animer une table ronde portant sur l’alimentation, à l’occasion du mois de Ramadan, ont mis en garde contre les risques mortels des excès en matière d’alimentation, aggravés par la sur bouffe et l’excès d’appétit pendant le jeûne.
«Notre santé réside dans ce que nous mangeons, a notamment dit le Pr Abdelmajid Abid, de l’institut de nutrition, ajoutant que « la santé consiste à savoir mesurer le sel, le sucre et le gras en alimentation ». Mêmes observations et mêmes recommandations faites par les autres conférenciers dont les Prs Amel Ghorbal, Khaled Zarrouk et Lamine Megdichi.
Un procès en règle a été fait à l’alimentation moderne marquée justement par des excès de sucre, de sel et de gras et une surconsommation quasi incontrôlée.
Le Pr Abdelmajid Abid a révélé que les tunisiens consomment 36 kg de sucre par an et par personne, soit à peu près autant qu’aux Etats Unis d’amérique où ce taux atteint 50 kg. La moyenne mondiale étant 3 kg. La baguette contient à elle seule 100 g de sucre et 7 g de sel, soit le besoin total de notre corps en sel pour toute la journée.
Il a estimé que «l’alimentation moderne a apporté un changement nocif dans la nutrition et les habitudes alimentaires », préconisant « un retour à une alimentation naturelle riche en légumes, fruits, avec pains complets, poissons, épices… », soit, en somme, à la cuisine traditionnelle rationalisée par les acquis de la science et de la connaissance.
Sans manquer de relents nostalgiques, à l’image de la nostalgie du Paradis perdu, ce retour aux produits naturels a percé à travers les diverses interventions. A défaut, l’alimentation à base de produits agroalimentaires biologiques a été présentée comme une alternative défendable, vu la valeur plus nutritive et plus saine du biologique par rapport aux produits ordinaires usinés et traités d’avance, à l’extrême, ce qui les vide le plus souvent de leur substance originelle, tel le pain confectionné à partir de la farine comparé au pain traditionnel complet.
Mais, ce que les conférenciers ont omis d’évoquer c’est qu’on assiste, en Tunisie et ailleurs, à une exploitation purement commerciale de cette apologie devenue universelle du retour au traditionnel et au naturel, à travers une offre anarchique d’une large gamme de produits présentés comme tels, sans le moindre contrôle administratif, ni certifications officielles, à l’instar des offres relatives au pain complet, au pain traditionnel , au pain de campagne, ou encore les produits proposés dans les foires d’artisanat, qui devraient être, par définition, des produits faits à la manière traditionnelle naturelle, tels le miel entre autres. Le naturel est souvent faussement confondu avec le rural et les produits de la campagne et du terroir. Par contre, au-delà de leur valeur réelle, et la publicité qui les entoure, les produits biologiques qui deviennent, paradoxalement, une véritable industrie agroalimentaire, sont officiellement certifiés et portent le label officiel de produits biologiques.
Un participant nous a indiqué que les conférenciers ont oublié aussi de parler du respect obligatoire des normes de l’hygiène et de la propreté qui fait largement défaut en Tunisie au niveau de l’offre liée à l’alimentation.
Or, comme l’a noté le président de l’association Santé et environnement, le Pr Habib Boujnah, l’alimentation est essentiellement une source de plaisir. Manger, a-t-il dit, est un acte vital qui nous procure du plaisir, de sorte que l’alimentation sert justement à satisfaire quelques besoins naturels au moyen du plaisir.
Dès lors, a noté un participant, ce que nous devons doser c’est la recherche du plaisir, car même l’alimentation naturelle, saine et équilibrée, sans cesse conseillée dans toutes les actions d’éducation alimentaire, n’empêche pas l’excès de manger, avec tous les risques consécutifs.