Toutes les musiques de la tradition
Dès son coup d'envoi, la trente-sixième édition du Festival de la médina met le cap sur la musique, avec un souci d'éclectisme et dans le respect des attentes du public. Jusqu'au 10 juin, toutes les musiques
Le festival de la médina de Tunis répond désormais à plusieurs fondamentaux. Cette manifestation se veut d'abord un loisir culturel offert au public durant les soirées du mois de Ramadan. Elle se définit ensuite comme un levier de redécouverte de la médina et draine en conséquence beaucoup de visiteurs vers la ville historique et ses monuments. Enfin, en termes de choix artistiques, le festival a pour option de donner la priorité à la tradition tunisienne, aux musiques arabes et sacrées et aussi, à un degré moindre aux musiques du monde.
Populaire et résolument tourné vers le public
Ce profil s'est dessiné au fil des décennies et aussi en fonction des moyens. Placé sous l'égide de la Ville de Tunis, ce festival reçoit également un soutien remarqué du ministère des Affaires culturelles et de rares sponsors du secteur privé. De la sorte, le festival de la médina
a aussi pour choix stratégique de vivre selon ses moyens et ne pas épuiser de maigres ressources dans une offre trop abondante qui diluerait l'attention du public. Ainsi, le festival se concentre aujourd'hui sur quelques espaces seulement: le Théâtre municipal pour les grandes soirées, Dar Lasram et Dar Hussein pour les récitals plus intimistes et aussi la Cité de la Culture pour quelques grandes occasions.
Pour son programme international, le festival met cette année des habits marocains, syriens et espagnols. En effet, les Syriens de Salattin Ettarab seront sur scène à deux reprises alors que le Maroc est l'invité d'honneur de la session avec une soirée d'ouverture consacrée au malouf andalou et une autre soirée dédiée à l'art des gnaouas. Enfin, le flamenco sera comme toujours présent au programme du festival.
Ce sont les artistes tunisiens qui tiennent comme toujours le haut de l'affiche. de la tradition seront au rendez-vous! Avec Nadi El Assil, Syrine Ben Moussa et les incontournables "Salatin ettarab"...
En ce sens, le festival misera sur l'engouement du public pour Zied Gharsa, Zine Haddad ou les Hadhras de Fadhel Jaziri. Les chorales seront présentes en signe de soutien permanent du festival pour les artistes amateurs qui font revivre les chants de la tradition et, par ailleurs, plusieurs formations expérimentales seront au rendez-vous. Comme l'année dernière, le spectacle "My Cafichanta" sera à l'ordre du jour sur la place Bab Souika dans une débauche de sons et lumières. En un mot les 25 soirées du festival seront musicales et pour tous les goûts!
Une première semaine qui donne le ton
L'entame du festival est en ce sens éloquente. Après une ouverture aux couleurs du Maroc, ce sont les choristes et musiciens de la Troupe Nadi El Assil de Sfax qui seront ce soir sur la scène du Théâtre municipal pour un récital de
musique classique arabe et tunisienne. Lundi 21 mai, ce sera au tour de Syrine Ben Moussa de se produire sur la scène de la Bonbonnière pour une soirée entre jazz et chant andalou. Dans un esprit de fusion, Ben Moussa reprendra les classiques du malouf ainsi que des chansons de Saliha, Hédi Jouini et Cheikh Efrit sur des arrangements novateurs de Clément Duthoit et Yadh Labbéne. La chanteuse présentera aussi des compositions inédites.
Le festival entrera ensuite dans sa première ligne droite avec le 22 mai, une soirée qui scellera les retrouvailles avec les sultans syriens du chant accompagnés cette année par la cantatrice Nadia Manfoukh. Le festival entamera ensuite un marathon qui le mènera jusqu'au 10 juin, date de la clôture. Populaire, tourné vers la demande du public et résolument musical, le Festival de la médina est de retour comme à chaque Ramadan.
Hatem BOURIAL