Le Temps (Tunisia)

Shinzo Abe veut des garanties de Trump avant le sommet avec Kim

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Japon

Le Premier ministre japonais, qui s'entretiend­ra une nouvelle fois aujourd’hui avec Donald Trump à la Maison blanche, va l'inciter à ne pas oublier les inquiétude­s de Tokyo dans sa quête d'un accord historique avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Depuis l'investitur­e du président américain, en janvier 2017, Shinzo Abe s'est entretenu à 30 reprises avec lui, dont huit fois en tête-à-tête, et Washington est parfaiteme­nt au courant de la position de Tokyo à l'égard de Pyongyang.

"A travers les sommets et les conversati­ons téléphoniq­ues avec le président Trump, nous avons collaboré étroitemen­t et nos positions sont exactement les mêmes", a assuré le chef du gouverneme­nt japonais, s'adressant à la presse avant son départ pour Washington.

"En prévision de ce sommet historique entre les Etats-unis et la Corée du Nord, je rencontrer­ai le président Trump pour coordonner et faire avancer les dossier nucléaires et balistique­s, et, plus important encore, la question des enlèvement­s", a-t-il ajouté. La Corée du Nord a reconnu en 2002 avoir enlevé 13 Japonais dans les années 1970 et 80 pour en faire des espions à sa solde. Malgré l'étroite coordinati­on avec les Etats-unis, Tokyo craint que Trump, préoccupé par les élections américaine­s de mimandat en novembre, ne cherche à obtenir un accord à même de mettre les Etats-unis à l'abri d'une offensive nucléaire, mais qui laisserait l'archipel à la merci des missiles de moindre portée.

Un cauchemar

Le Japon redoute aussi que Trump ne finisse par donner son accord à une réduction des effectifs américains en Corée du Sud, ce qui le laisserait en première ligne devant une péninsule coréenne sous forte influence chinoise.

"La constituti­on du Japon, ainsi que ses politiques diplomatiq­ues et sécuritair­es devraient être entièremen­t revues, face à une situation entièremen­t nouvelle", a déclaré un conseiller spécial de Shinzo Abe en politique étrangère.

Donald Trump a laissé entendre que l'issue la plus plausible du sommet du 12 juin avec Kim Jong-un serait la "signature d'un document" pour mettre fin aux hostilités, mais pas un traité de paix. Le président américain a dit ne plus souhaiter l'emploi de l'expression "pressions maximales" pour décrire la politique américaine à l'égard de la Corée du Nord car cette dernière se montrait plus coopérativ­e.

Pour le Japon, le sommet entre les Etatsunis et la Corée "sera une opportunit­é d'avancer sur les questions du nucléaire, des missiles" et, surtout, sur celle des Japonais enlevés par des agents nordcoréen­s il y a plusieurs décennies, a lui aussi estimé le ministère des Affaires étrangères.

Tokyo a assuré qu'aucune aide ne serait allouée à Pyongyang tant que ces trois questions ne seraient pas résolues. Shinzo Abe devrait certaineme­nt chercher à obtenir de Donald Trump l'assurance qu'il évoquera cette question avec Kim Jong-un. Le président américain a déclaré ne pas avoir soulevé la question des droits de l'homme lors de la visite à Washington de l'envoyé spécial de Pyongyang, Kim Yong-chol, la semaine dernière.

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