Fin de la lune de miel
L’acharnement de Nidaa Tounès, en particulier le clan de Hafedh Caïd Essebsi, contre Youssef Chahed est sans relâche et il prend de l’ampleur, pour dépasser le concerné et atteindre même les alliés au pouvoir. Comme le mouvement Ennahdha serait contre l’
L'acharnement de Nidaa Tounès, en particulier le clan de Hafedh Caïd Essebsi, contre Youssef Chahed est sans relâche et il prend de l'ampleur, pour dépasser le concerné et atteindre même les alliés au pouvoir. Comme le mouvement Ennahdha serait contre l'idée de changer le gouvernement, les partisans de Caïd Essebsi Junior s'en prennent à lui, avec un prix très cher, celui de l'effritement de la coalition gouvernementale, pouvant même mener à des élections anticipées, si cette union éclatait.
Le mouvement Nidaa Tounès a entamé depuis, quelque temps, des concertations avec nombre de partis politiques et personnalités nationales en vue de la formation d’une large coalition nationale de salut. "Le Mouvement a entamé ces concertations après avoir pris conscience que le gouvernement en place n’est plus un gouvernement d’union nationale mais plutôt un gouvernement du mouvement Ennahdha", a confié lundi le porte-parole de Nidaa Tounès, Mongi Harbaoui, à l’agence TAP."LES récentes nominations dans plusieurs postes de décision de l’etat en sont la preuve", a-t-il souligné. "Ces nominations ne font que renforcer le positionnement du Mouvement Ennahdha et servir ses intérêts", a-t-il ajouté. "La situation économique et sociale est en chute libre. C’est pourquoi il est devenu plus qu’essentiel de former cette coalition pour juguler ces crises", a-t-il poursuivi.
Lors des réunions du Document de Carthage 2, le Mouvement Nidaa Tounès avait réclamé un changement radical du gouvernement en place, y compris de son président, alors que le Mouvement Ennahdha avait proposé de maintenir le gouvernement en place et d’en opérer un remaniement partiel. Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avait décidé le 28 mai 2018 de suspendre les concertations autour du Document de Carthage 2 face au différend qui persiste autour du 64e point de ce document, relatif au sort du gouvernement de Youssef Chahed. Dans une allocution télévisée prononcée, le 29 mai 2018, ce dernier avait accusé le directeur exécutif du Mouvement Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi d’avoir détruit le parti et contraint un grand nombre de ses militants et compétences de le quitter.
Les ambitions de Nidaa sont démesurées, surtout avec sa perte de crédibilité auprès des électeurs dont il a perdu une large frange. En plus, cela semble peu probable que des partis, nés de la désintégration de ce mouvement, à cause de Caïd Essebsi Junior, puissent lui faire confiance et s’allier avec lui, pour contrecarrer Ennahdha.
Entretemps, Youssef Chahed, libéré du poids de Nidaa, fait des progrès dans la gestion des affaires publiques et l’écoute des citoyens, comme c’est le cas avec sa décision de servir le 13 juin, les salaires de ce mois, ainsi que celle issue d’un conseil des ministres et relative à l’injection de fonds à la Pharmacie centrale de Tunisie, pour faire face à la pénurie des médicaments.
Toutefois, il est malheureux de constater que cette querelle de palais nuit énormément à l’intérêt du pays et ne fait que perdurer la crise, et, même, le changement de gouvernement ne peut que la faire perdurer davantage, surtout si on prend en considération la durée des tractations pour constituer un nouveau gouvernement.
Tout ce vide politique actuel, avec un gouvernement en stand-by, est une aubaine pour tous les esprits malveillants qui cherchent à nuire au pays. Tout le monde attend un geste du président de la République pour mettre fin à tous les scénarii catastrophes sur lesquels peut déboucher cette situation… Et l’attente n’a que trop duré, surtout si on se rappelle que les réunions du Document de Carthage 2 devaient déboucher sur des solutions pour, au moins, atténuer l’acuité la crise économique et sociale.