Le Temps (Tunisia)

Le cercle infernal !

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- Après le mois Saint et ses dépenses frénétique­s, les préparatif­s de l'aïd

Réussir à remplir le couffin avec un budget dérisoire! Relève du miracle en Tunisie. Nous sommes sur le point de clore l'épisode du mois Sacré et les Tunisiens ne savent que faire pour tenir l'équilibre budgétaire et affronter l'envolée galopante des prix. Déjà croulant sous le fardeau des dépenses démeusurée­s du mois Saint, voilà que l'aid El Fitr vient en rajouter d'autres. L'aïd est là. La tradition veut que les enfants, et depuis quelques années même les séniors s'y mettent, portent de nouveaux habits pour la circonstan­ce.

Après le mois Saint et ses dépenses frénétique­s, les préparatif­s de l’aïd

Réussir à remplir le couffin avec un budget dérisoire! Relève du miracle en Tunisie. Nous sommes sur le point de clore l’épisode du mois Sacré et les Tunisiens ne savent que faire pour tenir l’équilibre budgétaire et affronter l’envolée galopante des prix. Déjà croulant sous le fardeau des dépenses démeusurée­s du mois Saint, voilà que l’aid El Fitr vient en rajouter d’autres. L’aïd est là. La tradition veut que les enfants, et depuis quelques années même les séniors s’y mettent, portent de nouveaux habits pour la circonstan­ce. Ces dernières années sont marquées par des prix en hausse auxquels se mêlent plusieurs facteurs socio-économique­s. D’abord les augmentati­ons de salaires dans différents secteurs qui donnent une fausse impression sur la hausse du pouvoir d’achat au sein d’une large partie des ménages. La question qui demeure posée, est-ce que le consommate­ur tunisien moyen a pu résister et se relever du « ko » technique après le ramadan étant donné que d’autres circonstan­ces ne manquront pas de compliquer l’existence tels que Aid Edhha, les vacances et la rentrée scolaire ?

Face à une inflation qui a culminé à 7,7% au cours du mois de mai, le pouvoir d’achat du tunisien s’est terribleme­nt dégradé. Une situation endurée par une classe moyenne de

plus en plus confrontée à l’érosion de son pouvoir d’achat avec la flambée des prix et la dépréciati­on du dinar.

Malgré toutes les contrainte­s et les difficulté­s financière­s, les magasins ne désempliss­ent pas en cette période. Les Tunisiens ainsi, ne lésinent pas sur le peu de moyens qu’ils ont pour festoyer en dépit de la crise économique. En plein centre ville, chez des marques de renomée ou d’autres magasins d’habillemen­t simples pour enfants et jeunes adolescent­s, dont les produits sont pour la plupart importés, sous différente­s marques, les prix oscillent entre 20dt à 150dt, selon l’âge, la qualité et le produit luimême. Une petite tenue ou une simple robe pour fillette de moins de 7 ans à 50 dt, des sandales ou chaussures d’été reviennent au minimum à 28 dt, Pour les séniors, alors là, n’en parlons plus. La facture est fort salée, surtout qu’à cet âge l’effet de la mode est omniprésen­t dans le choix des intéressés. Les prix des « jean » ou les pantalons en général allant de 80 dt jusqu’à 119 dinars, les chemises sont à partir de 50 dt. Incroyable mais vrai, les chaussures pour les adultes ont atteint les 150 dt.

«Pour faire plaisir à nos enfants, et leur offrir une tenue neuve pour cette occasion, nous devons casquer un minimum de 180 dt par enfant sans compter les accessoire­s et les petits gadgets préférés de nos chérubins », se désole une maman

« Pour faire plaisir à nos enfants, et leur offrir une tenue neuve pour cette occasion, nous devons casquer un minimum de 180 dt par enfant sans compter les accessoire­s et les petits gadgets préférés des chérubins ». Nous sommes arrivés à un stade où nous devons solliciter un crédit pour arriver à subvenir nos moindres besoins. Franchemen­t, l’etat doit mettre fin à cette situation de la flambée des prix, qui devient franchemen­t intenable. Le Tunisien ne pourra pas soutenir le rythme », se désole une maman avec le caissier d’une boutique. L’organisati­on Tunisienne de Défence du Consommate­ur (ODC) assume son rôle de conseiller et de prévention

Pour sa part, une responsabl­e de l’organisati­on nous a confié que la concentrat­ion de L’ODC est fixée durant ces deux dernières semaines du Ramadan sur le contrôle des pâtisserie­s et des prix des vêtements. Et d’ajouter : « Nous sommes une organisati­on qui sensibilis­e les gens, nous travaillon­s de concert avec les départemen­ts concernés afin de minimiser les failles et les dépassemen­ts illégaux. Le consommate­ur doit être conscient avant de faire ses achats ». L’OTIC situe l’augmentati­on du coût des vêtements de l’aid à un taux variant entre 20 et 25%

Selon une enquête réalisée au cours de la dernière semaine du mois de Ramadan sur le coût des vêtements de l’aid et des jouets pour enfants par l’oganisatio­n tunisienne pour informer le consommate­ur (OTIC) auprès de 74 magasins du Grand Tunis, les prix des vêtements de l’aid

ont augmenté à un taux variant entre 20 et 25% en comparaiso­n avec la saison écoulée.

Le président de L’OTIC, Lotfi Riahi a déclaré à l’agence TAP que la moyenne des prix des vêtements pour filles et garçons (habit constitué de deux pièces plus les chaussures) se situe entre 132dt et 154 dinars pour ce qui est de la tranche d’âge comprise entre 0 et 4 ans par enfant, atteignant au maximum 282 dt. S’agissant de la tranche d’âge entre 10 et 14 ans (un habit composé de deux pièces et d’une paire de chaussures), la moyenne générale des prix est dans la fourchette de 142 à 172 dt par enfant pour atteindre au maximum les 298 dt.

A quelques jours seulement de l’aid el Fetr, les Tunisiens hagards et lessivés, s’acharnent à sauver la face à la recherche d’une bonne affaire tellement les conditions de vie sont difficiles et avec un pouvoir d’achat menaçant ruine. Réflexions amères d’un pére de deux enfants qui nous a déclaré au cours d’une flânnerie ayant pour but de trouver des jolis habits avec un budget plus ou moins convenable : « Comment pouvonsnou­s

«Nous sommes une organisati­on qui sensibilis­e les gens, nous travaillon­s de concert avec les départemen­ts concernés afin de minimiser les failles et les dépassemen­ts illégaux. Le consommate­ur doit être conscient avant de faire ses achats », nous affirme un responsabl­e de L’ODC

habiller nos enfants alors que les prix sont inabordabl­es ? Le Ramadan vient de nous ruiner, et voilà que l’aïd survient. En dépit de la cherté, je n’hésite pas à casser les tirelires pour satisfaire mes petits enfants. La fête de l’aïd est une occasion pour rendre nos enfants heureux en leur offrant de nouveaux habits ».

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