Le Temps (Tunisia)

Appel à la révision du projet de loi

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Des organisati­ons ont appelé, hier, les députés de L’ARP à réviser le projet de loi contre les discrimina­tions raciales pour qu’il soit le plus inclusif possible à l’égard de toutes les victimes et à accélérer son vote.

Dans un communiqué, ces organisati­ons qui se positionne­nt comme «garantes du suivi du vote imminent de ce texte» ont estimé que ce projet de loi avait, dans sa première mouture, un champ d’action, définition­s et mécanismes de prévention et de mise en place plus respectueu­x des droits des individus.

Et d’ajouter que ce projet de loi demeure «ambigu» par rapport à ses définition­s et son applicatio­n dans la mesure où il ne préconise pas formelleme­nt un large champ d’action. Les organisati­ons ont, également, qualifié d’»ambigu» le caractère volontaire de l’acte discrimina­toire, comme établi par l’art.8, ainsi que l’absence de tout critère de distinctio­n et de preuve par rapport à cet acte.

Par ailleurs, elles se sont interrogée­s sur «les raisons infondées» de la suppressio­n des délais de saisine de la part des tribunaux, une absence de délais «insignifia­nte» par rapport au caractère urgent d’un acte de violence.

Elles ont déploré un certain flou au niveau de l’origine des victimes d’un acte discrimina­toire, ne prenant pas, ainsi, en considérat­ion le contexte tunisien qui compte un nombre important de ressortiss­ants des pays de l’afrique subsaharie­nne qui sont, en situation régulière ou irrégulièr­e, exposés aux actes raciaux. Les organisati­ons ont, à cet égard, appelé à assurer aux victimes étrangères un accès effectif à la justice quelle que soit leur situation juridique y compris un droit de séjour le temps de finalisati­on de la procédure judiciaire.

Elles ont, dans ce contexte, rappelé le cas de Nadège Ouedraogo, étudiante du Burkina Faso en Tunisie, victime le 17 mai dernier d’une agression raciste au Kram, dans la banlieue Nord de Tunis. Elle a été agressée par deux jeunes adultes tunisiens qui lui ont violemment lancé des oeufs sur une distance de 60 mètres, uniquement du fait de sa couleur de peau.

Et d’ajouter que la jeune étudiante a porté plainte devant les autorités tunisienne­s avec le soutien de l’associatio­n Tunisienne de Soutien aux Minorités (ATSM), espérant que les auteurs soient sanctionné­s. Adopté le 6 juin dernier en commission des droits et libertés et des relations extérieure­s, ce projet de loi est une initiative de la société civile tunisienne, déposé auprès de L’ARP en 2016, rappelle la même source. L’associatio­n pour le Leadership et le Développem­ent en Afrique (ALDA), le Forum Tunisien pour les Droits Economique­s et Sociaux (FTDES), l’euromed Droits, l’associatio­n Tunisienne pour la Défense des Droits des Enfants (ATDDE), la Ligue Tunisienne de Droits de l’homme (LTDH), l’associatio­n Afrique Intelligen­ce et l’associatio­n des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT) figurent parmi les organisati­ons signataire­s.

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