Des approches néfastes
Divisions et insouciance de la classe politique
Tous les yeux se tournent actuellement, vers le président de la République pour sortir le pays du pétrin dans lequel il l’a engagé, avec ces multiples réunions des signataires du Document de Carthage qui ont tourné, rapidement, au désastre et aux scissions. Les partenaires d’hier sont, aujourd’hui, à couteaux tirés sur le point 64 du Pacte de Carthage 2, alors que le pays souffre davantage et que le champ est laissé libre à tous les profiteurs et les pêcheurs en eau trouble.
Tous les yeux se tournent actuellement, vers le président de la République pour sortir le pays du pétrin dans lequel il l’a engagé, avec ces multiples réunions des signataires du Document de Carthage qui ont tourné, rapidement, au désastre et aux scissions. Les partenaires d’hier sont, aujourd’hui, à couteaux tirés sur le point 64 du Pacte de Carthage 2, alors que le pays souffre davantage et que le champ est laissé libre à tous les profiteurs et les pêcheurs en eau trouble.
Il est un fait avéré que le véritable détenteur du pouvoir et décideur politique est et reste le président de la République Béji Caïd Essebsi. Il avait cru bon de réunir les partenaires du Document de Carthage, afin de tracer une feuille de route pour la prochaine étape et trouver les moyens de sortir le pays de la situation de crise qui perdure.
Les tractations ont abouti à la constitution d’une commission d’experts qui a pris son temps pour élaborer un ordre du jour de pas moins de 100 points réduits ensuite à 63 sans que l’on sache pourquoi. Il a fallu plus de deux mois à ces experts, pour peaufiner ce document qui a été relégué aux oubliettes, puisque l’intérêt a changé de camp pour devenir un conflit ouvert entre le fils du président et le chef du gouvernement Youssef Chahed. Tout a été en fin de compte réduit au 64è point portant sur le changement du gouvernement. Et comme il fallait s’y attendre, la situation a dégénéré en guerre de tranchées, entre les partenaires d’hier, surtout que certains signataires du Document de Carthage, en particulier le mouvement Ennahdha, principale force politique actuelle du pays, ontplaidé pour le maintien de l’équipe gouvernementale. Ce qui lui a valu d’être la cible des flèches de Nidaa Tounès, avec les déclarations fracassantes, notamment de Mongi Harbaoui, le porte-parole de Nidaa et de Borhéne Bsaies, un habitué de la propagande, choisi par Hafedh Caïd Essebsi pour être l’un de ses conseillers et son égérie.
Le mouvement Ennahdha est demeuré imperturbable, puisque la situation joue en sa faveur, même s’il a perdu des plumes avec les dernières élections municipales, en récoltant moins de voix qu’attendu. Les autres petits partis y vont chacun de sa rengaine, soit pour coller au peloton de Nidaa en faisant plaisir à Caïd Essebsi Junior et se replacer sur la scène politique, soit pour tirer profit de la situation et chercher à créer un vide politique qu’ils ne sauront même pas exploiter pour faire avancer la Tunisie vers la sortie de la crise
Le dernier en date est le mouvement "La Tunisie d’abord" qui a appelé, mardi dernier, le président de la République à assumer les responsabilités, pouvoirs et obligations qui lui incombent en tant que garant de la Constitution et de la protection de la sécurité nationale. Dans un communiqué rendu public, le mouvement a imputé à la présidence du gouvernement, la responsabilité de "la détérioration de la situation politique et économique et de la fragilité qui menace la stabilité et la sécurité du pays". Le mouvement a, par ailleurs, critiqué les tentatives du président du gouvernement de s'accrocher au pouvoir malgré l’échec de son équipe".
"La Tunisie d’abord" a considéré que la situation actuelle du pays est le résultat d'une politique improvisée basée sur les intérêts étroits aux dépens de l’intérêt du pays. "Cette situation menace la transition démocratique et favorise le retour en arrière". Il a, en outre, appelé tous les partis politiques, organisations et forces nationales à faire preuve de vigilance face à cette situation "dangereuse" et à unifier les forces afin de mettre fin à l'état de chaos et d'effondrement menaçant le pays. Comme il a habitué les Tunisiens, le président de la République doit prendre les choses en main, en faisant abstraction des sentiments, des pressions de tous bords et surtout des lobbies d’influence, et des calculs politiques restreints, parce que la situation ne peut plus durer. Même le recours au vote de confiance n’est pas la solution, puisque cela ne fera que transférer le conflit à l’assemblée des représentants du peuple où ni Ennahdha, ni Nidaa Tounès ne peuvent obtenir gain de cause, avec toutes les conséquences qui peuvent en découler, pour l’avenir du pays.
Les trois jours du congé de l’aïd El Fitr ont-ils offert l’opportunité pour une réflexion plus approfondie pour les dirigeants du pays ? L’espoir est grand de trouver une sortie de crise et le plus rapidement possible serait le mieux.