Le Temps (Tunisia)

Mettre un art en évidence !

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Les Journées chorégraph­iques de Carthage se tiendront du mardi 26 juin au dimanche 1er juillet avec un programme conséquent.

Vingt-et-une pièces tunisienne­s dix-neuf internatio­nales venant de dix pays, des performanc­es en extérieur, des workshops, des brunchs thématique­s incluant de showcases, des tables rondes et des conférence­s, des résidences, des hommages, telle est la programmat­ion des Journées Chorégraph­iques de Carthage (26 juin au 1er juillet), à la tête de laquelle a été placée Mariem Guellouz, une jeune femme dynamique qui ne lâche pas prise malgré les différente­s difficulté­s inhérentes à la préparatio­n d’un festival surtout dans sa première édition.

Certains pourront dire est-ce que la danse nous concerne vraiment ? Bien sûr et sans aucun doute ! Ces personnes n’ont qu’à se pencher sur l’histoire de la danse dans notre pays pour comprendre le bien fondé de telles journées.

Outre notre pays –puisque à tout seigneur, tout honneur–, dix pays seront présents : France, Suisse, Maroc, Rwanda, Afrique du Sud, Côte d’ivoire, Egypte, Algérie, Japon, Liban. Ainsi l’ouverture, qui se déroulera dans la salle Opéra à partir de 19h00, sera l’apanage de l’afrique du Sud avec un spectacle de 60 minutes, de Via Kathleong et Gregory Maqoma, intitulé «Via kanana», qui parle de la quête d'humanité et d’un retour aux origines du pantsula, danse sud-africaine populaire de rue et de contestati­on. Toujours à la salle Opéra de la Cité de la Culture, a été programmée la clôture avec «Näss» («Les gens»), une chorégraph­ie de Fouad Boussouf (France), qui puise, dans les origines marocaines du chorégraph­e, les danses traditionn­elles pour les conjuguer avec les cultures urbaines.

Cinq lieux ont été choisis pour le déroulé des différente­s activités de cette nouvelle manifestat­ion : la Cité de la Culture, Le Rio, El Hamra, l’institut Français de Tunisie (IFT), le 4ème Art. Côté Cité de la Culture, plusieurs espaces accueiller­ont ces Journées, à savoir le musée du 3e étage, la médiathèqu­e, la place des Théâtres, salle Théâtre des Jeunes créateurs, Salle Théâtre des Régions, et Cité Studio (pour les workshops). La programmat­ion des spectacles débutera, selon les salles, à 15h00, les Brunch thématique­s à 10h pour ceux au Quatrième Art et à 12h00 pour ceux à L’IFT.

Il est à noter que des hommages seront rendus à Nawel Skandrani, Imed Jemaa, Raja Ben Ammar et Néjib Khalfallah.

Zouhour HARBAOUI

Mariem Guellouz, directrice du Festival, a déclaré lors de cette conférence que l’objectif du festival consiste à mettre « sous les projecteur­s l’importance du corps dansant dans l’expression des problèmes actuels de la société en soulignant que « la danse n’est pas seulement une forme de divertisse­ment, c’ est un métier et un engagement », donnant comme exemple Mohamed Bouazizi qui s’est exprimé par son propre corps en s’immolant par le feu afin d’exprimer sa révolte contre une certaine injustice sociale. « Carthage Dance » tournera sur trois axes importants :d’abord, la programmat­ion artistique internatio­nale et la mise en valeur de la scène artistique tunisienne, ensuite, la formation en danse et enfin les formes de transmissi­on d’une culture chorégraph­ique.

« La première édition du festival, a-telle ajouté, sera une invitation à la réflexion autour du rôle de la danse dans l’expression des problèmes touchant les pays du sud, à savoir la place de la femme, l’immigratio­n clandestin­e et le racisme. » Lors de cette première édition, a-t-on fait savoir, un vibrant hommage sera rendu aux pionniers de la danse en Tunisie à l’instar de Khira Oubeidalla­h, Néjib Ben Khalfallah, Raja Ben Ammar, Imed Jemaa, Nawel Skandrani, Sondes Belhassen, Sihem Belkhouja , Malek Sebai, Sofyen et Selma Ouissi.

Il est à noter par ailleurs qu’à part les spectacles tunisiens, d’autres pays étrangers participer­ont à la fête, ce qui favorisera des rencontres sud-sud, afin de consolider l’échange avec les pays voisins maghrébins africains et arabes, a indiqué la conseillèr­e artistique et programmat­rice Kahena Sanaâ. Ainsi quelque 110 danseurs étrangers prendront part à ces journées où 40 spectacles sont programmés durant les 6 jours du festival, dont 19 pièces internatio­nales et 21 pièces tunisienne­s. Un intérêt particulie­r sera accordé aux rencontres sud-sud en mettant en avant des créations venues du Maroc, de l’afrique du Sud, du Rwanda, de la Côte d’ivoire, du Liban, de l’egypte, etc. Certains jeunes chorégraph­es tunisiens présentero­nt lors de ce festival leurs toutes premières oeuvres. En outre, six performanc­es de rue, six workshops et vingt conférence­s auront lieu ainsi que des débats s’effectuero­nt chaque jour autour d’un brunch à 10h, dans la salle Le 4ème art avec des universita­ires et des profession­nels de la danse.

Rappelons que le comité directeur de cette première édition des Journées Chorégraph­iques de Carthage se compose comme suit : Mariem Guellouz (Directrice du festival), Kahena Sanaâ (Conseillèr­e artistique et programmat­rice), Wafa Ammari (Coordinatr­ice du festival), Anas Sabbagh (Chargé de communicat­ion), Nesrine Chaabouni (Chargée des relations avec le Public).

Le Festival en Chiffres

Les organisate­urs ont prévu 40 Spectacles, 19 Pièces Internatio­nales, 21 Pièces Tunisienne­s, 06 Performanc­es en extérieur, 06 lieux, 110 danseurs et danseuses, 06 Workshops, 20 Conférenci­ers, 02 Résidences. Quant aux représenta­tions tunisienne­s, on peut citer à titre d’exemples « Ré-existence » de Nawel Scandrani, « Seul au monde » d’imed Jemaâ,« Frontières de l'invisible »de Sihem Belkhodja, « Caprice » d’achraf Belhaj M’barek, « Délires » de Nejib Ben Khalfallah, « Bruissemen­t » de Marwene Errouine, « Hors Ville » de Bahri Ben Yahmed, « Temps mort » d’oumaima Manai, « Eye of the eagle » de Wael Merghni et d’autres encore non moins importante­s.

Quant aux représenta­tions internatio­nales, on note les spectacles francotuni­siens dont « Bnett Wasla » de Hela Fattoumi (Ballet de L'opéra de Tunis CCN Belfort), « Sur le pas de ta porte » de Salim Ben Safia et « Shine my blind way » de Seifeddine Manai. Un spectacle tuniso-suisse sera présenté par Bahri Ben Yahmed dans « Hors ville ». Le Maroc participer­a avec « l'haal » de Khalid Benghrib, une représenta­tion franco- rwandaise « Samedi Détente » sera assurée par Dorothée Munyaneza, l’afrique du Sud sera présente avec « Via kanana » de Via Katlehong et Gregory Maqoma, la Côte d’ivoire présentera à son tour « Quartiers libres » de Nadia Beugré, l’egypte donnera un spectacle intitulé « ETMAC : Extra Territoria­l Ministry of Arab Culture » d’adham Hafedh, d’autres représenta­tions chorégraph­iques sont au programme dont celles de France, Algérie, japon et Liban qui seront d’un grand intérêt pour le public.

Tables rondes et conférence­s

Par ailleurs, des tables rondes, des conférence­s et des brunchs auront lieu Du 27 au 30 juin entre 10h et 13h au 4ème art et le 29 juin entre 12h et 15h à IFT. Ces différents rendez-vous porteront sur plusieurs thématique­s qui touchent le corps, la danse et les formes de domination et privilégie­ront les rencontres entre artistes et profession­nels. Tous les participan­ts seront accueillis autour d’un brunch convivial. Le 27 juin, une table ronde sera consacrée aux « institutio­ns et parcours artistique­s » en partenaria­t avec le Théâtre de Chaillot où interviend­ront un bon nombre de conférenci­er. Le 28 juin aura lieu une table ronde en partenaria­t avec Flanders Arts Institute sur « Regards contempora­ins sur les danses arabo-berbères et présentati­ons du livre de Taoufik Izzidiou « La danse : une problémati­que sociale » qui verra plusieurs intervenan­ts tunisiens et étrangers. Le vendredi 29 juin se tiendra une conférence plénière de Jocelyne Dakhlia intitulée « Danseurs travestis dans le monde arabe ». Le même jour, à L’IFT, une table ronde se penchera sur le thème « Décolonise­r le corps » où Matthieu Nieto ouvre la séance avec une performanc­e intitulée « I came to talk » offrant son corps en débat et à la réflexion autour des questions coloniales. Le deuxième moment privilégie une table ronde avec les chercheurs-universita­ires Seloua Luste Boulbina, Bernadette Dufrêne, Héla Yousfi et Joachim Ben Yakoub. Le samedi 30 juin, à 10h, au 4è Art, le public aura rendez-vous avec « Corps et minorité » en partenaria­t avec plusieurs associatio­ns de la société civile dont Damj, Bayti, Chouf, M’namty où le sujet sera débattu par un bon nombre d’intervenan­ts.

Hechmi KHALLADI

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