Le Temps (Tunisia)

Crise migratoire et dissension­s

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Un projet de déclaratio­n de l'union européenne sur l'immigratio­n va être retiré en raison d'un "malentendu" sur le texte, a déclaré hier le président du Conseil italien Giuseppe Conte après un entretien téléphoniq­ue avec la chancelièr­e allemande Angela Merkel. Giuseppe Conte menaçait de ne pas assister dimanche prochain à Bruxelles à une rencontre des dirigeants européens consacrée à la crise migratoire si ce projet de communiqué n'était pas abandonné.

Le texte prévoyait notamment le retour immédiat des demandeurs d'asile dans le pays par lequel ils sont entrés dans l'union, c'est-à-dire souvent l'italie.

"La chancelièr­e Angela Merkel vient de m'appeler. Elle était inquiète de ma possible absence au pré-sommet de dimanche à Bruxelles sur l'immigratio­n", écrit Giuseppe Conte sur Facebook, ajoutant que pour lui le projet de communiqué, en l'état, était inacceptab­le.

"La chancelièr­e a clairement dit qu'il y avait eu un 'malentendu'. Le projet de texte rendu public hier sera mis de côté", a ajouté le chef du gouverneme­nt italien, confirmant qu'il se rendrait donc à Bruxelles dimanche. Des dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, participer­ont dimanche au siège de la Commission européenne à Bruxelles à cette réunion de travail sur l'immigratio­n. L'exécutif européen a précisé qu'il avait invité "un groupe d'etats membres intéressés" à cette réunion informelle destinée à "travailler à des solutions européenne­s en vue du Conseil européen" des 28 et 29 juin. Les pays européens ne parviennen­t toujours pas à s'entendre sur une politique migratoire commune depuis que plus d'un million de personnes fuyant les conflits au Moyen-orient et dans une partie de l'asie ont afflué vers L'UE en 2015.

Le désaccord, illustré récemment par le périple de L'aquarius, navire refusé par l'italie et la France avant d'être accepté par l'espagne, porte sur la répartitio­n des migrants et leurs déplacemen­ts au sein de L'UE à partir de leur pays d'arrivée.

Horst Seehofer, ministre allemand de l'intérieur, veut que l'allemagne puisse expulser les migrants déjà enregistré­s dans un autre pays de L'UE mais Angela Merkel, dont l'autorité est ainsi fragilisée, s'oppose à une telle initiative unilatéral­e, contraire à sa politique d'ouverture adoptée en 2015.

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