La Loi de Finances 2019 s’oriente vers la réduction de l’impôt sur les sociétés
L’institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a tenu hier la 4ème édition du Tunisia Economic Forum sous le thème « Les politiques économiques et les contraintes des ressources rares en Tunisie ». Le chef du gouvernement Youssef Chahed a procédé à l’ouverture officielle de ce forum auquel participent le ministre de l’agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques Samir Ettaieb, le ministre du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari et plusieurs autres invités qui lesquels apportent une plus grande envergure à ce sujet d’une acuité vitale.
Le chef du gouvernement n’a pas manqué en premier lieu de dresser un bilan sur la politique économique tunisienne, tout en passant en revue les contraintes des ressources rares en Tunisie. «Les avis divergent sur l’évaluation du travail gouvernemental sur le plan économique, plusieurs d’entre eux sont objectifs et d’autres sont tout simplement illogiques. A la-mi 2018, quelques indicateurs reprennent la couleur verte, au niveau de la croissance économique qui a été à 0.6% durant le deuxième trimestre 2016. Actuellement, nous enregistrons durant le 1er trimestre de cette année en cours 2.5% et nous ambitionnons d’atteindre 3% de croissance dans le 2ème trimestre 2018. Parallélement pour le tourisme, on s’attend à une saison exceptionelle. Jusqu’au 20 juin 2018, le nombre des nuitées globales a augmenté de 35% par rapport à l’année écoulée. Entre 2016 et 2018, il y avait 2,5 millions touristes de plus qui sont entrés en Tunisie. Jusqu’à 20 juin 2018, les recettes touristiques ont augmenté de 40% en termes de dinars, +33% en dollars et + 20% en euros. Les touristes européens ont enregistré un accroissement de 56%. Pour l’exportation, les indicateurs enregistrés durant le premier semestre 2018 sont les meilleurs indicateurs depuis 2008. Ceci ne veut pas dire que tout est pour le mieux, d’autant plus qu’il existe des indicateurs inquiétants relatifs à l’inflation et la dépréciation du dinar. Cela nous autorise de dire que nous sommes sur la bonne voie. », a précisé le chef du Gouvernement. Chahed a souligné que l’année 2018 sera la derniére année difficile sur le plan des décisions douleureuses dans la loi des Finances. Et d’indiquer : « Pour la loi des finances 2019, il n’y aura pas d’augmentation des impôts sur les sociétés qui exportent et produisent en Tunisie. Les mesures coercitives provisoires imposées par la période de transition dans le cadre de la loi de finances 2016 et celle pour 2018 disparaîtront progressivement. Au contraire, la prochaine étape doit être menée dans le sens de la diminution des impôts sur ces sociétés surtout dans le domaine industriel et des TIC afin de créer plus de valeur ajoutée ».
La Tunisie attend le bon moment pour sortir sur le marché financier internatioanl
Le chef du Gouvernement a annoncé par la même occasion que la Tunisie attend le moment opportun pour sortir sur le marché financier international afin de bénéficier d’un taux d’intérêt acceptable.
Il a ajouté que la sortie de la Tunisie sur le marché financier demeure liée à la stabilité politique, tout en insistant sur le fait que les tiraillements politiques ne feront qu’impacter la notation souveraine de la Tunisie et le taux d’intérêt qu’elle obtient.
D’ici 2021, six stations de déssalement d’eau verront le jour
Revenons au thème du Forum, Chahed a souligné que la pénurie des ressources rares en Tunisie notament dans l’eau, s’avére un défi majeur pour le développement agricole et pour la sécurité alimentaire en Tunisie. Et d’ajouter : « Les ressources en eau en Tunisie connaissent une grande pression, qui atteint environ 467 m3 / par habitant/ an, alors que « la ligne de la pauvreté de l’eau » est d’environ 1000 m3 / par habitant/ an. Dans ce sens, l’etat a dressé un plan stratégique pour le secteur de l’eau à l’horizon 2050. Cette stratégie comporte une approche basée sur l’économie dans les ressources en eau et la valorisation des ressources non conventionnelles ».
Dans le même sillage, le chef du gouvernement a annoncé que, d’ici 2021, six stations de déssalement d’eau, d’une capacité environnant les 31 milles m3 /jour, verront le jour.
Khouloud AMRAOUI
BC