Audition de Lotfi Brahem par la sous-direction des affaires criminelles
La Sous-direction des affaires criminelles a entendu, mercredi, l'ancien ministre de l'intérieur, Lotfi Brahem, au sujet de la plainte qu’il a intentée contre le journaliste et écrivain, Nicolas Beau, son site électronique Mondafrique et le représentant juridique du bureau de la chaîne de télévision Al-jazeera à Tunis.
C’est ce qu’a indiqué, hier, à l’agence TAP, Me Habib Zammali, avocat de la défense, relevant que les investigations se sont basées sur deux axes. Le premier, a-t-il précisé, concerne le fait de porter atteinte à la personne de Lotfi Brahem et à sa carrière professionnelle, notamment son appartenance au corps des forces porteuses d'armes. Le deuxième concerne l'atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’etat en diffusant des rumeurs malveillantes, en semant le chaos dans les rangs de l’opinion publique et en sabotant les relations diplomatiques avec les pays frères et amis", a expliqué Zammali. "Accuser mon client de préparer de coup d'etat est une accusation grave ayant des retombées sur la situation interne du pays", a-t-il affirmé, précisant que "plusieurs avocats ont souhaité former un collectif de défense pour représenter Brahem".
Et d'ajouter : deux avocats ont obtenu l'autorisation pour intenter un procès contre Nicolas Beau devant la justice française étant donné qu'il est de nationalité française et peut échapper à la justice tunisienne et ne pas assister au procès.
D’après Me Zammali, l'affaire est suivie par ministère public qui décidera ensuite de la renvoyer devant la justice civile ou militaire.
L’avocat de l’ancien ministre de l’intérieur, Me Zammali avait déclaré auparavant à l’agence TAP que la défense a demandé au ministère public d'ouvrir une enquête et de remettre l'affaire à la justice militaire étant donné l'appartenance de Lotfi Brahem aux forces porteuses d'armes et la gravité des accusations qui lui sont adressées.
La plainte déposée le 15 juin dernier dénonce une atteinte à la réputation de Brahem et la propagation de rumeurs graves menaçant la sécurité du pays et compromettant la diplomatie avec les pays frères et amis dont les Etats du Golfe.
Lotfi Brahem avait démenti dans une déclaration à une radio privée les rumeurs sur son implication dans la préparation d'une tentative de coup d'état avec l'aide des appareils de renseignements émiratis. Il a qualifié l'accusation de "grave" et "dépassant toutes les limites".
Le journaliste Nicolas Beau avait publié un article sur son site Mondafrique dans lequel il écrit que Lotfi Brahem, révoqué le 6 juin par le chef du gouvernement de son poste de ministre de l'intérieur, a rencontré fin mai, le chef des services secrets émiratis à Djerba. Selon lui, l'entretien s'est focalisé sur la préparation d'un putsch en Tunisie.