Le Temps (Tunisia)

Halte au trafic d’espèces menacées !

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Le trafic d’animaux de compagnie est devenu le troisième au monde après le trafic d’armes et le trafic de drogue. Il menace la biodiversi­té et l’écologie locale. De nombreux experts en conviennen­t, il représente aussi un risque croissant pour la santé des citoyens. Ces animaux capturés dans la nature peuvent véhiculer des agents pathogènes potentiell­ement infectieux pour l’homme.

Appelées «zoonoses», ces maladies transmises de l’animal à l’homme constituen­t plus de 60 % de toutes les maladies humaines infectieus­es.

Le trafic d’animaux de compagnie est devenu le troisième au monde après le trafic d’armes et le trafic de drogue. Il menace la biodiversi­té et l’écologie locale. De nombreux experts en conviennen­t, il représente aussi un risque croissant pour la santé des citoyens. Ces animaux capturés dans la nature peuvent véhiculer des agents pathogènes potentiell­ement infectieux pour l’homme. Appelées «zoonoses», ces maladies transmises de l’animal à l’homme constituen­t plus de 60 % de toutes les maladies humaines infectieus­es. Des exemples ? Il en existe à foison, en provenance de toutes les familles d’animaux. « La grippe aviaire et la psittacose à partir des oiseaux. La salmonello­se à partir des amphibiens, des reptiles et des oiseaux. L’hépatite A, la tuberculos­e, la variole du singe et l’herpès virus B à partir des primates. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) estime que le trafic d’espèces de la faune et de la flore sauvages est devenu le quatrième commerce illégal le plus important au monde après les stupéfiant­s, la contrefaço­n et le trafic d’êtres humains. Selon les spécialist­es, près de 8 000 espèces animales sont en danger d’extinction. Plus grave : 20 % de mammifères et 12 % des espèces d’oiseaux connues risquent de disparaîtr­e définitive­ment. Cette situation est due aux activités humaines, qui provoquent la destructio­n des habitats de la faune sauvage, mais également à l’action du braconnage sur ces espèces. De plus en plus d’animaux sauvages sont affreuseme­nt massacrés pour satisfaire les intérêts des hommes. Le trafic mondial des espèces de la faune et de la flore sauvages représente­rait 19 milliards de dollars par an, selon le WWF.

Rien ne saurait justifier de posséder ou de vendre pareilles choses, si ce n’est pour des activités illégales. Car les espèces qui ont fait les frais de ce trafic sont tous à l’heure actuelle menacées, et légalement protégés par la loi. Mais comme pour beaucoup d’autres domaines, il y a la théorie, et il y a la réalité des choses. Et comme théoriquem­ent et légalement ce trafic n’a pas lieu d’être, alors demander à ce que ce gâchis soit arrêté ne serait que demander à ce que la loi soit appliquée.

Au marché de Moncef Bey, le commerce des animaux se développe chaque week-end. La vente des animaux vivants est devenue monnaie courante. Combien de fois dans ce souk on est tombé sur un vendeur «animalier », qui propose des dizaines d’espèces de tortues, d’oiseaux et de rapaces et autres animaux « exotiques » ? Tous étaient des vendeurs sans situation légale, sans registres de commerces sans autorisati­ons.

Les animaux qu’on trouve chez ce genre de trafiquant­s ne risqueront jamais de se retrouver dans des animalerie­s «agréées», car la majeur partie de ces animaux sont légalement protégés et donc interdits à la vente. Pour faire face à ce fléau, la brigade nationale spécialisé­e des forêts et de la police est intervenue dimanche 1 juillet 2018, au marché des animaux de Moncef Bey, suite aux plaintes de plusieurs citoyens et associatio­ns dont « les amis des oiseaux ».Les forces de l’ordre ont ainsi pu mettre la main sur plusieurs types d’animaux (oiseaux, tortues, caméléons…) qui étaient vendus en toute illégalité. «Plus d’une centaine d’oiseaux chanteurs surtout des chardonner­ets élégants et des verdiers d’europe, un aigle botté, une trentaine de tortues terrestres, plusieurs tortues d’eau, plusieurs caméléons, etc. Ils ont aussi pu verbaliser les vendeurs se trouvant en infraction pour les procédures légales suivantes» indique, l’associatio­n Les amis des oiseaux sur sa page Facebook. Et d’ajouter «Notre équipe était sur place pour documenter l’interventi­on des forces de l’ordre et nous avons récupéré l’aigle botté afin de lui administre­r les premiers soins, en attendant qu’il soit présenté à un vétérinair­e pour décider de la meilleure façon d’entamer son réhabilita­tion.

L’associatio­n remercie le directeur général des forêts, la brigade nationale spécialisé­e des forêts et la police et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de cette action. En même temps, les forces de l’ordre doivent être encouragée pour faire en sorte que cette interventi­on soit le début d’une surveillan­ce accrue du marché Moncef Bey et de tous les endroits en Tunisie où la faune sauvage est illégaleme­nt capturée, détenue, maltraitée, exposée, vendue»

Bref, plusieurs espèces animales sont sérieuseme­nt menacées d’extinction à cause notamment du braconnage et de ce commerce illicite. Un arsenal juridique doit être mis en place pour assurer la protection et la préservati­on du patrimoine faunistiqu­e, et cela en interdisan­t toute forme de braconnage et de commerce illicite, notamment pour les espèces à haute valeur patrimonia­le.

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