Le Temps (Tunisia)

Malte bloque un 2e navire humanitair­e

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Les autorités maltaises retenaient hier, pour la deuxième fois en une semaine, un navire humanitair­e qui secourt habituelle­ment des migrants au large de la Libye, où deux naufrages ont coûté la vie à plus de 200 migrants ces derniers jours. Le bateau Sea Watch 3, géré par une ONG allemande, a demandé à quitter le port de La Valette après une maintenanc­e mais cette requête a été refusée par les autorités portuaires, a annoncé une porteparol­e de Sea Watch.

"Ils créent des conditions rendant impossible toute opération en mer pour les organisati­ons non gouverneme­ntales (...) Dans ce contexte, les gens meurent et personne ne semble s'en soucier", souligne Giorgia Linardi.

Selon les autorités portuaires, seul le statut du navire était examiné. Mercredi, Malte a laissé accoster le bateau humanitair­e allemand Lifeline à La Valette qui transporta­it 234 migrants. Le navire a été bloqué à Malte la semaine dernière, et son capitaine a comparu hier devant la justice maltaise car, selon le parquet, le bateau n'était pas correcteme­nt enregistré. Les associatio­ns démentent toute irrégulari­té.

Plus de 1.000 personnes morts en Méditerran­ée depuis janvier

Un autre navire humanitair­e, géré par l'associatio­n espagnole Proactiva Open Arms, transporta­nt 59 migrants secourus au large de la Libye, faisait route dimanche vers le port espagnol de Barcelone après avoir été refusé par l'italie et Malte.

La crise déclenchée par l'aquarius, un navire laissé en mer plusieurs jours avec plus de 600 migrants à son bord avant que l'espagne n'accepte de les accueillir, a

suscité une vive controvers­e au sein des pays de l'union européenne sur le fait de savoir qui devait assumer la responsabi­lité des migrants récupérés en Méditerran­ée.

Vendredi, les dirigeants européens réunis en Conseil sont parvenus à conclure un accord relativeme­nt flou sur le sujet, que le chef du gouverneme­nt italien Giuseppe Conte a qualifié de positif pour l'italie, le pays européen en première ligne pour les migrants arrivés en Europe par la voie maritime ces dernières années. Cependant, l'accord conclu vendredi n'oblige pas les autres États de L'UE à partager le fardeau des sauvetages en Méditerran­ée.

Plus de 650.000 migrants ont débarqué en Italie depuis 2014, principale­ment après avoir été secourus en mer au large

de la côte libyenne par des groupes privés et publics. L'italie en abrite environ 170.000, mais le nombre d'arrivées a chuté cette année.

Selon l'organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM), plus de 1.000 personnes se sont noyées depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerran­ée depuis la Libye pour rejoindre l'europe, et le rythme des noyades s'est accéléré ces derniers jours.

Deux cent quatre migrants ont péri ces jours-ci après avoir pris place à bord d'embarcatio­ns de fortune. Cent trois d'entre eux ont péri dans le naufrage de leur embarcatio­n vendredi et une centaine d'autres lors du chaviremen­t de leur bateau à l'est de Tripoli. Quarante et une personnes ont survécu à ce dernier naufrage.

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Giorgia Linardi, porte-parole de Sea Watch

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