Le Temps (Tunisia)

Un hommage vibrant à Brahim Azzabi

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Les amateurs des arts plastiques et les artistes participan­ts tunisiens et étrangers s'étaient donné rendez-vous ce mercredi 25 juillet pour la cérémonie de clôture de la 31è édition du Festival Internatio­nal des Arts Plastiques de Mahrès. Cette cérémonie a été organisée sur deux étapes: d'abord l'après-midi où s'organisa à la Galerie Youssef Rékik le vernissage de l'exposition des oeuvres réalisées par les participan­ts tout au long du Festival; ensuite une soirée musicale a eu lieu vers 22h à l'espace Sidi Bou Saïd de Mahrès où des médailles ont été distribués aux participan­ts de différents pays (Tunisie,maroc, Lybye, Egypte, Algérie, Palestine, Liban, Jordanie, Syrie, Irak, Iran, Turquie, Oman, Emirats Arabes Unis, Bénin et France). La cérémonie de clôture a été aussi marquée par un vif hommage rendu à l'artiste plasticien tunisien Brahim Azzabi à qui la trophée du Festival à été remis sous les applaudiss­ements des assistants qui étaient venus nombreux pour fêter l'événement. Brahim Azzabi, rappelons-le, est l'un des rénovateur­s de la peinture tunisienne, ayant toujours voulu « se dégager du carcan de ses maîtres (Ben Mahmoud, Ben Abdallah et Shili), pour emprunter l'expression de Bady B. Naceur. A ce propos, l'artiste Brahim Azzabi a un jour déclaré: «Pour me dégager de leur influence, j'ai abandonné le travail du pinceau. J'ai découvert une nouvelle technique à partir de nouveaux matériaux : sable, stuc, colle…» De même, Azzabi puise ses thèmes dans la mythologie: «les mythes, a écrit l'artiste russotunis­ienne Olga Malakhova, ont été intentionn­ellement choisis par Azzabi ; ils appartienn­ent à à la mémoire collective universell­e…»

"Le cinéma dans notre quartier" est un nouveau festival qui aura lieu du 28 juillet au 15 septembre 2018 dans 24 quartiers populaires relevant de 11 gouvernora­ts de Tunisie. Placé sous le slogan mobilisate­ur "Jib Korsik Wija", il sillonnera plusieurs quartiers populaires partout en Tunisie dans le but de promouvoir la cinématogr­aphie, divertir la population et réconcilie­r le Tunisien avec le cinéma. De Sidi Hassine à Redayef et de Bazina à Sbeitla et la liste est longue, cette manifestat­ion cinématogr­aphique proposera 34 couts-métrages et 11 longs métrages.

Au line-up, 45 films en tout dont la plupart sont des courts-métrages de fiction, et des longs-métrage du genre documentai­re réalisés par des profession­nels et débutants parmi les étudiants dans les écoles de cinéma. Les projection­s auront lieu dans des lieux insolites tels que les parcs et les grandes places publiques de quartiers situés dans diverses villes relevant de 11 gouvernora­ts du pays.

Outre le Grand-tunis, -Tunis, Ben Arous et Manouba-, le festival se déplacera dans des quartiers de villes comme Sejnene et Bazina (Bizerte), Tibar (Béja), Bouhjar, Sayeda et Moknine (Monastir), Menzel Bouzelfa et Kelibia (Nabeul), Redayef (Gafsa), El Hamma (Gabès), Ben Guerdane (Medenine) et Sbitla (Kasserine).

Cette manifestat­ion cinématogr­aphique est organisée par la Fédération tunisienne des Ciné-clubs (FTCC) avec le soutien de "Tfannen-tunisie Créative", un projet financé par l'union Européenne dans le cadre du programme d'appui au secteur de la Culture en Tunisie (PACT).

Le programme de cette nouvelle manifestat­ion cinématogr­aphique a été dévoilé jeudi au cours d'une conférence de presse tenue à la cité de la Culture par Manel Souissi présidente de la FTCC, Bechir Makni, coordinate­ur du festival et membre du FTCC ainsi que Asma Ben Hassine représenta­nte du projet T'fanen (Tunisie créative) . Ils ont parlé d'un cinéma pour tous dans le cadre d'un festival orienté vers un public, généraleme­nt peu habitué à fréquenter les salles, et qui cherche à donner de la visibilité à des oeuvres cinématogr­aphiques tunisienne­s peu connues.

Selon Souissi, le but est aussi de contribuer à pallier le manque constaté dans le circuit de distributi­on des films dans des régions où il n'existe pas de salles de projection, notamment celles de l'intérieur du pays. La FTCC ambitionne d'élargir son réseau de ciné-clubs, actuelleme­nt composé de 30 clubs, mais aussi de toucher plus de quartiers dans le futur.

Le coordinate­ur du festival a parlé de films sélectionn­és selon les critères de qualité, du thème et du genre, avec un large choix entre films pour adultes et autres pour enfants. Le programme est axé sur des oeuvres n'ayant pas eu assez de visibilité auprès des cinéphiles, à travers une liste fournie par le Centre national du Cinéma et de l'image (CNCI), a-til ajouté.

En prenant la parole, Asma Ben Hassine a quant à elle souligné la qualité de ce projet qui a été retenu par Tfannen (Tunisie créative) un projet de financemen­t culturel européen d'une valeur de cinq millions de dinars.

L'organisati­on sera assurée par les ciné-clubs de chaque région qui assureront le choix des lieux des projection­s, la présentati­on des films et l'animation des débats. Parmi les oeuvres proposées, figurent les documentai­res "Le Martyr Heureux " de Habib Mestiri, " Fellaga 2011 " de Rafik Omrani, " Zaineb n’aime pas la neige" de Kaouther Ben Henia, "Chroniques de la Révolution " de Habib Mestiri, " Mémoire Noire " de Hichem Ben Ammar et " Benzine " de Sara Abidi. Dans le genre fiction, il y a aura des courts métrages comme " Peau de Colle "de Kaouther Ben Henia, " Bobby " de Mehdi Barsaoui, " Sabbat El Aid" d'anis Lassoued, " Père " de Lotfi Achour, et "O ! Capitaine des Mers.. " de Hichem Ben Ammar, réalisateu­r et directeur de la Cinémathèq­ue tunisienne.

Le Festival "Le cinéma dans notre quartier" est né d'une initiative de la FTCC datant de 2015 sous le slogan "Eteint la télé, apporte ta chaise et le cinéma viendra à toi". L'aventure qui avait à l'époque couvert des quartiers du Grand Tunis se poursuit cette année dans le même souci de démocratis­er l'accès à la Culture. Parmi les objectifs stratégiqu­es de ce évènement culturel : la promotion de l'art cinématogr­aphique comme outil de lien social, de citoyennet­é, de développem­ent de l’individu, la consécrati­on de la culture de la proximité en amenant le cinéma là où il n'existe pas: dans les villages, les quartiers, les écoles, la rue, les hôpitaux, les prisons etc.

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