757 enfants de migrants toujours séparés de leurs parents
Le gouvernement américain avait jusqu'à jeudi 26 juillet au soir pour réunir les mineurs séparés de leur famille ces dernières semaines, quand Donald Trump avait décidé d'imposer une politique de « tolérance zéro » à la frontière avec le Mexique. Mais plus d'un quart des 2 634 cas n'ont pas pu être résolus, et ils sont même 46 enfants de moins de 5 ans à ne pas avoir été remis à leurs proches. Alors que le président américain a fait de la lutte contre l'immigration un axe majeur de son discours, il est aujourd'hui impossible de dire ce qu'il va advenir de ces mineurs isolés.
Parmi les 757 enfants « inéligibles pour une réunification », c'est la terminologie officielle, il y en a quelques dizaines dont on n'a pas pu localiser la famille, d'autres dont l'administration doute des liens de parenté.
Mais pour plus de la moitié, les proches concernés ne sont même plus aux Etatsunis. Ils ont été expulsés quasi immédiatement après leur entrée clandestine. Les responsables de l'immigration expliquent ainsi qu'on a souvent laissé à ces adultes l'opportunité de quitter le pays avec leurs enfants. La plupart auraient fait le choix désespéré de laisser les mineurs seuls, en espérant qu'eux, au moins, puissent s'installer aux Etats-unis. Beaucoup de ces latinos disent aussi qu'ils ne comprenaient pas l'offre qu'on leur faisait, en anglais. Une administration dépassée Ces dernières semaines, les drames de ces familles, si concrets, si proches, ont bouleversé les consciences américaines. L'administration, elle, a le plus souvent donné l'impression d'être dépassée par la situation, notamment à cause de services et de sites qui n'étaient pas connectés entre eux.
Surtout, l'incertitude demeure pour la suite. Des associations de défense des droits civiques s'organisent même déjà pour suppléer le gouvernement en recherchant elles-mêmes certains parents, jusqu'en Amérique centrale. Donald Trump a fait sa courte allocution officielle hebdomadaire. Il a évoqué le terrorisme, le trafic international, les gangs, et donc le travail indispensable de la police de l'immigration. En trois minutes, il n'a fait une seule allusion au sort des familles séparées.