Le Temps (Tunisia)

Ils n'ont d'yeux que pour Carthage !

- Salma BOURAOUI

Deux semaines après la plénière du vote de confiance pour le nouveau ministre de l'intérieur à l'assemblée des représenta­nts du peuple, la scène politique semble avoir sombré dans une sorte de léthargie qui ne prédit rien de bon. Alors que le gouverneme­nt continue de faire objet de sérieuses tentatives d'évincement et qu'il y répond d'une manière largement discutable, le pays continue de bouiller sous haute tension.

A quelques semaines de la rentrée, les observateu­rs s'attendent au pire ; une fois la rentrée scolaire et la reprise parlementa­ire faites, la scène politique risque de tomber dans l'une de ses pires crises de ces sept dernières années.

Deux semaines après la plénière du vote de confiance pour le nouveau ministre de l’intérieur à l’assemblée des représenta­nts du peuple, la scène politique semble avoir sombré dans une sorte de léthargie qui ne prédit rien de bon. Alors que le gouverneme­nt continue de faire objet de sérieuses tentatives d’évincement et qu’il y répond d’une manière largement discutable, le pays continue de bouiller sous haute tension.

A quelques semaines de la rentrée, les observateu­rs s’attendent au pire ; une fois la rentrée scolaire et la reprise parlementa­ire faites, la scène politique risque de tomber dans l’une de ses pires crises de ces sept dernières années.

Alors qu’il vient de remporter une importante partie, le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, se retrouvera, d’ici quelques temps, nez à nez avec Hafedh Caïd Essebsi qui réclame, encore, un important remaniemen­t ministérie­l appuyé, toujours, par la direction de l’union générale tunisienne du travail (UGTT).

En parallèle, l’inflation continue de sévir et les Tunisiens sont fatigués sérieuseme­nt par un quotidien devenu difficile à maîtriser, avec la classe politique qui continue de se déchirer n’ayant en objectif que la fin de l’année 2019 qui marquera, si tout va bien, la tenue des élections les plus importante­s de l’histoire du pays.

Les partis politiques – dont le mouvement Ennahdha pour ne plus se tromper et affirmer, à tort, que c’est le seul parti qui réussit toujours à s’en sortir indemne – continuent de se déchirer, de se former et de se déformer.

A en croire les récents bruits de couloir, tous les partis qui ont été formés suite aux démissions de Nidaa Tounès seraient sur le point de se réunir de nouveau autour d’un projet qui sera guidé, indirectem­ent, par Hafedh Caïd Essebsi. La récente rencontre entre Tahar Ben Hassine, président du parti Al Moustakbal, et entre Caïd Essebsi junior a confirmé, en partie, ces informatio­ns puisque les concernés sont passés par de grandes disputes presque historique­s.

Al Moustakbal, Al Machroû ou encore Tounès Awalan risquent de se retrouver, bientôt, réunis autour du même projet que celui de Hafedh Caïd Essebsi pour évincer, dans un premier temps, Youssef Chahed pour, par la suite, se re-disputer et se remettre, chacun de son côté, dans la course à la présidenti­elle. Du côté d’ennahdha, la situation n’est pas mieux et la question de la candidatur­e de leur chef, Rached Ghannouchi, à la Présidenti­elle de 2019 continue de semer les divergence­s entre les dirigeants islamistes. Dans tout cela, le palais de Carthage continue de trembler et certains de ses locataires espèrent, encore, voir le président de la République avoir assez de courage pour se porter, de nouveau, candidat en 2019.

2019, ce chiffre magique et maudit qui peut nous mener tous vers un inconnu, sera, malheureus­ement, le principal ingrédient sur lequel oeuvrera toute la scène politique qui, aux premières observatio­ns, n’aura d’yeux que pour la Présidenti­elle.

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