Roquettes du Hamas contre raids israéliens
Les groupes armées à Gaza sont prêts à mettre fin aux attaques à la roquette qu'ils mènent depuis deux jours dans le sud d'israël si l'armée israélienne cesse ses frappes aériennes, a déclaré hier un responsable palestinien.
Deux jours de violence entre Israël et l'enclave palestinienne gérée par les islamistes du Hamas ont fait trois morts, selon des responsables médicaux locaux : une Palestinienne enceinte, son bébé de 18 mois et un militant du Hamas. Cinq civils ont été blessés.
Selon l'armée israélienne, sept personnes ont été blessées dans le sud d'israël. L'une d'elles est un ouvrier agricole thaïlandais, selon son employeur.
Une roquette à longue portée de type Grad a été tirée depuis la zone côtière et s'est abattue sur une zone inhabitée près de de Beersheba, ville de 200.000 habitants distante d'une quarantaine de kilomètres. Les sirènes d'alerte ont retenti pour la première fois dans cette localité depuis la guerre menée en 2014 dans l'enclave palestinienne.
La recrudescence des violences a eu lieu alors pourtant que les responsables des deux parties avaient parlé de progrès potentiels dans les discussions sur la trêve que tentent de promouvoir les Nations unies et l'egypte.
Un responsable palestinien, qui a requis l'anonymat, a évoqué la possibilité d'une fin imminente des combats.
"Les groupes de la résistance considèrent cette escalade comme terminée en ce qui nous concerne et le maintien du calme dépendra du comportement de l'occupant", a déclaré le responsable, en utilisant le terme utilisé par les combattants palestiniens pour évoquer Israël.
L'armée israélienne a refusé de commenter les remarques de responsable. Yuval Steinitz, membre du gouvernement et du cabinet de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré à la radio israélienne avant les commentaires du responsable palestinien, qu'israël "n'était pas désireux de faire la guerre" mais ne ferait aucune concession au Hamas. Benjamin Netanyahu doit tenir une réunion de son cabinet de sécurité dans la journée après des consultations avec les responsables de la sécurité.
Les sirènes avertissant des tirs de roquettes ont sonné presque sans arrêt dans la ville de Sderot (sud d'israël) et d'autres communautés frontalières depuis le coucher du soleil mercredi.
Beaucoup d'habitants ont aménagé une pièce renforcée dans leur maison où ils peuvent s'abriter.
Selon l'armée israélienne, plus de 180 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Gaza. Tsahal dit avoir ciblé plus de 150 installations appartenant au Hamas. L'onu a engagé un "effort sans précédent" avec l'egypte pour éviter un conflit de grande ampleur, a déclaré l'envoyé spécial des Nations unies au Moyen-orient, Nickolay Mladenov. Il n'a toutefois pas exclu une détérioration rapide de la situation "avec des conséquences dévastatrices pour tous".
La bande de Gaza est contrôlée par le Hamas depuis plus de dix ans, décennie au cours de laquelle le mouvement islamiste a mené trois guerres contre Israël, la dernière en 2014.
Les habitants de la bande de Gaza mènent chaque semaine des manifestations, parfois violentes, le long de la frontière avec l'etat israélien depuis le 30 mars, pour faire valoir leur "droit au retour". L'armée israélienne a tué au moins 158 Palestiniens tandis que les Gazaouis ont incendié de vastes étendues de terres agricoles israéliennes situées le long de cette frontière en lançant des ballons incendiaires.
En échange du retour au calme à Gaza, Israël pourrait élargir la zone de pêche palestinienne et rouvrir un point de passage frontalier afin d'assurer le transit de denrées commerciales, fermé à cause des incendies provoqués sur les terres agricoles israéliennes.
Ni les Nations unies, ni l'egypte n'ont publiquement précisé les propositions faites pour Gaza, où vivent deux millions de Palestiniens.