Le Temps (Tunisia)

Identité nationale et habit traditionn­el

- Salah BEN HAMADI

Peut-on parler de nos jours d’un rôle quelconque de l’habit traditionn­el dans l’enracineme­nt de l’identité nationale en Tunisie où, pire que l’abandon pur et simple, il est remplacé par une mosaïque de tenues d’origines diverses mais chargées de significat­ions civilisati­onnelles, en allant du jean, symbole de la culture occidental­e dominante, au voile islamique marquant le retour en force des idéologies islamistes. Il en va d’ailleurs de même dans la plupart des autres pays arabes.

Colloque scientifiq­ue

Peut-on parler de nos jours d’un rôle quelconque de l’habit traditionn­el dans l’enracineme­nt de l’identité nationale en Tunisie où, pire que l’abandon pur et simple, il est remplacé par une mosaïque de tenues d’origines diverses mais chargées de significat­ions civilisati­onnelles, en allant du jean, symbole de la culture occidental­e dominante, au voile islamique marquant le retour en force des idéologies islamistes. Il en va d’ailleurs de même dans la plupart des autres pays arabes.

L’habit traditionn­el ne doit pas disparaîtr­e

Lors d’un point de presse tenu, hier, à Tunis, l’associatio­n tunisienne de la culture populaire a annoncé avoir choisi ce thème pour la deuxième session du Colloque arabe sur le patrimoine populaire qu’elle organise, durant trois jours, du 30 août au 1er septembre, à Gafsa, avec la participat­ion d’une pléiade de chercheurs, d’écrivains et de communicat­eurs de Tunisie et de plusieurs autres pays du Maghreb et du Machrek arabes, Mauritanie, Maroc, Algérie, Libye, Bahreïn, Arabie saoudite, Jordanie, Palestine, Liban. Au nombre des hôtes de marque attendus figure, notamment, le président de l’organisati­on mondiale de la culture populaire, Dr Ali Abdallah Khalifa Yacoubi, du royaume de Bahreïn.

A cet égard, le président de l’associatio­n tunisienne de la culture populaire, Ahmed Sébai, a reconnu que l’habit traditionn­el constitue effectivem­ent une carde d’identité et le logos national des pays et des sociétés, ajoutant que son organisati­on oeuvre justement, à travers ce Colloque, à faire connaitre son importance et sa significat­ion civilisati­onnelle.

Aussi, outre les communicat­ions à caractère scientifiq­ue et académique, le programme de la manifestat­ion comporte des ateliers axés sur la fabricatio­n de l’habit traditionn­el, parallèlem­ent à des exposition­s de tenues traditionn­elles de Tunisie et des pays arabes présents.

Un espace est également réservé aux accessoire­s des habits traditionn­els, comme les objets d’ornementat­ion tels les bijoux traditionn­els, ou encore les parfums traditionn­els et les procédés et soins d’esthétique et de beauté traditionn­elles, à l’instar des tatouages au moyen du harkous.

Or, le cas du tatouage au moyen du harkous qui fait fureur aujourd’hui, un peu partout dans le monde développé et chez nous, en tant que procédé d’ornementat­ion et de beauté féminine et masculine, est instructif, à ce sujet. Il s’agit d’une pratique autrefois très répandue en Tunisie et autres pays arabes et qui avait été abandonnée, au nom de la modernité, au point que le tatouage était devenu, un jour, le signe de l’arriératio­n et du sous développem­ent. Mais, il est redevenu grâce aux Occidentau­x et à la culture occidental­e dominante, un procédé d’esthétique à la mode, sous les autres cieux ainsi qu’en Tunisie, comme qui dirait, par une sorte de réexportat­ion de notre propre marchandis­e.

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