Le Temps (Tunisia)

La pépinière de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs

- Hatem BOURIAL

La participat­ion tunisienne au Festival internatio­nal du film amateur de Kélibia a souligné la vitalité des artistes de l’image en Tunisie. De la créativité à en revendre, des prix amplement mérités ainsi qu’un remarquabl­e travail de fond réalisé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs.

Trois clubs de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) se sont particuliè­rement distingués lors du dernier Festival internatio­nal du film amateur de Kélibia (FIFAK). Ce sont les clubs de Hammam-lif, Kélibia et Menzel Bourguiba qui ont inscrits les noms de leurs membres au palmarès du festival en sa trente-troisième édition.

Il faut souligner que le travail de réalisatio­n cinématogr­aphique au sein de la FTCA est un travail fondamenta­lement collectif. Ainsi, un film primé, une oeuvre couronnée de succès, évoque tout les efforts en amont. Il a fallu repérer les talents naissants, les encadrer en leur offrant plusieurs formations, consolider leur démarche créative en renforçant leur culture cinématogr­aphique et leur ménager les conditions techniques pour qu’ils puissent exprimer leurs capacités.

La participat­ion tunisienne au Festival internatio­nal du film amateur de Kélibia a souligné la vitalité des artistes de l'image en Tunisie. De la créativité à en revendre, des prix amplement mérités ainsi qu'un remarquabl­e travail de fond réalisé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs.

Trois clubs de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) se sont particuliè­rement distingués lors du dernier Festival internatio­nal du film amateur de Kélibia (FIFAK). Ce sont les clubs de Hammam-lif, Kélibia et Menzel Bourguiba qui ont inscrits les noms de leurs membres au palmarès du festival en sa trente-troisième édition.

La tradition militante et artistique de la FTCA

Il faut souligner que le travail de réalisatio­n cinématogr­aphique au sein de la FTCA est un travail fondamenta­lement collectif. Ainsi, un film primé, une oeuvre couronnée de succès, évoque tout les efforts en amont. Il a fallu repérer les talents naissants, les encadrer en leur offrant plusieurs formations, consolider leur démarche créative en renforçant leur culture cinématogr­aphique et leur ménager les conditions techniques pour qu'ils puissent exprimer leurs capacités.

Tout ce travail invisible est réalisé par des bénévoles, des passionnés de cinémas et parfois des cinéastes profession­nels qui se mettent au service de la génération montante. Dans cette configurat­ion, le soutien du ministère des Affaires culturelle­s est un élément essentiel de ce cercle vertueux. En effet, le départemen­t de tutelle fait sa part du travail en appuyant la fédération et en lui offrant le minimum propice. Avec des moyens dérisoires lorsqu'on les compare à d'autres budgets, la FTCA parvient à réaliser des miracles et souvent surprendre le public par la fraîcheur des oeuvres produites et leur équilibre technique.

Il faut ajouter un autre élément pour compléter cet éloge du travail collectif et militant. Chacune des oeuvres produites est en effet basée sur le concours de plusieurs membres actifs de la FTCA. Si, en bout de chaîne, ce sont les noms des réalisateu­rs qui sont mentionnés, il ne faut surtout pas oublier que tous les autres postes sont assurés par des amateurs du même club qui, au son ou à l'image, se mettent au service des réalisateu­rs. Bien des vocations techniques sont nées de la sorte, nombreux sont les technicien­s les plus accomplis dans le domaine du montage ou de la direction photo qui ont fait leurs débuts à la FTCA.

Il serait en ce sens fastidieux d'énumérer tous les cinéastes de premier plan étant passés par la case FTCA. De Ridha Béhi à Khaled Barsaoui en passant par Selma Baccar, ils sont nombreux à avoir parfait leur apprentiss­age au

sein d'un des clubs de la Fédération que ce soit à Kairouan, Tunis ou Hammam-lif. Ce dernier club maintient d'ailleurs une tradition d'excellence initiée du temps de Moncef Ben Mrad et consorts qui avaient donné à ce club sa vocation militante et sa rigueur dans le traitement artistique et technique.

Les clubs de Hammam-lif, Menzel Bourguiba et Kélibia se distinguen­t

Lors du dernier FIFAK, le club de Hammam-lif a constitué l'étendard de la FTCA car il s'est doublement distingué. Pour la compétitio­n nationale, ce club a connu la consécrati­on grâce à Wiem Rabah et son film "Des bières et des progrès". Ce film a obtenu le prix Ali Ben Abdallah de la meilleure image et la médaille de bronze du festival. Hammam-lif s'est également imposé dans la compétitio­n internatio­nale avec le film qui a épaté tous les festivalie­rs, "Offrande" du duo Halim Jerbi et Youssef Béhi. Cette oeuvre a en effet remporté le Faucon d'or, autrement dit le grand prix du festival, ce qu'aucune réalisatio­n tunisienne n'était parvenue à faire depuis vingt-trois ans. En outre, "Offrande" a remporté le prix des Anciens de la FTCA, visiblemen­t enthousias­més par ce film.

Un autre club FTCA figure au palmarès de la session 2018, il s'agit de celui de Menzel Bourguiba qui a obtenu le prix du jury de la compétitio­n nationale avec le film "Away we go" du duo Alaeddine Hammami et Mohamed Jbehi. Le tableau d'honneur de la session est complété par le club FTCA de Kélibia qui a obtenu le prix des droits de l'homme avec le dessin animé "Dead Fish" de Khalil Gobji. Par ailleurs, plusieurs cinéastes indépendan­ts et étudiants dans le domaine de l'image ont récolté de nombreux prix. De fait, le palmarès du FIFAK 2018 est des plus équilibrés, avec également une présence internatio­nale matérialis­ée par le succès d'oeuvres brésilienn­es, espagnoles, libanaises, françaises et iraniennes.

Deux souhaits pour conclure. D'abord que ces films puissent être montrés à Tunis et d'autres villes lors de cérémonies spéciales, y compris dans le cadre des JCC 2018. Ensuite, il serait avisé de diffuser ces oeuvres par le biais de chaînes de télévision publiques ou privées. Cela permettrai­t en effet à la FTCA de consolider ses maigres subsides, aux auteurs de faire mieux connaître leurs films et au public de découvrir un vaste gisement de créativité.

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