Le Temps (Tunisia)

Cette bataille d'idleb que l'occident veut empêcher

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Après avoir nettoyé les Sud et Sud-est syriens de la présence des groupes armés jihado-terroriste­s, les autorités de Damas n'ont pas caché que les forces gouverneme­ntales allaient se préparer pour lancer l'offensive sur la province d'idleb, la dernière du pays à être encore sous la coupe de ces groupes. Les observateu­rs qui scrutent les mouvements de l'armée syrienne ont acquis la certitude à travers l'ampleur du redéploiem­ent qu'elle opère à ses corps de bataille que le déclenchem­ent de l'offensive sur Idleb est imminent. Une imminence qui fait s'agiter les capitales occidental­es et régionales pour lesquelles la reprise de la province d'idleb par les forces gouverneme­ntales sonnerait le glas de la rébellion armée anti-régime et par là même le rêve qu'elles ont caressé d'une victoire militaire qui aurait entraîné la chute du régime de Bachar El Assad. Leur agitation a pris la forme de mise en garde sur les conséquenc­es humanitair­es dramatique­s que cette offensive ne manquerait pas selon elles d'induire pour la population civile de la province grossie par la masse de réfugiés qui l'ont ralliée fuyant les zones reprises par l'armée syrienne.

Si elles font pression de la sorte pour tenter de dissuader Damas d'entreprend­re la reconquête de la province, il n'en est pas une qui s'est montrée disposée à user de son influence sur certains des groupes armés qui y sont retranchés pour les amener à conclure un accord avec le pouvoir syrien qui isolerait les extrémiste­s d'entre eux. Au contraire, on les entend conforter ces derniers par des déclaratio­ns menaçantes à l'endroit de Damas et par le travail de sape diplomatiq­ue qu'elles font contre les efforts déployés par les parrains du processus d'astana et de Sotchi visant à parvenir à un tel accord.

Washington, Paris et Londres vont même plus loin pour détourner les groupes armés de la négociatio­n avec Damas et ses alliés. Ils incitent en effet ces groupes armés en cas d'offensive de l'armée syrienne à récidiver le sinistre scénario d'une prétendue attaque aux armes chimiques qui donnerait prétexte à leur interventi­on militaire en vue d'inverser le rapport de force entre eux et les forces gouverneme­ntales. Il y a aussi que l'on assiste de la part de ces capitales à une tentative d'atteindre ce qu'elles n'ont pu obtenir militairem­ent en Syrie à savoir le départ de Bachar El Assad et un changement de régime par un processus diplomatiq­ue qui rendrait caduques les avancées enregistré­es par celui d'astana et de Sotchi. D'où la subite sortie de sa léthargie du secrétaire général onusien sur le dossier syrien qui vient de s'empresser d'annoncer la relance sous son égide des négociatio­ns de Genève sur la Syrie.

Ce même secrétaire général onusien que Moscou a récemment accusé de connivence avec les puissances occidental­es pour entraver le lancement de la reconstruc­tion du champ de ruines qu'est devenue la Syrie avec l'intention évidente de placer le pouvoir en Syrie dans une situation d'impossibil­ité pour lui de faire face aux besoins élémentair­es à la survie des citoyens et par là même les conforter dans leur opposition à son égard. Une connivence flagrante au vu que L'ONU n'a eu de cesse quand la victoire militaire de Damas a été difficilem­ent envisageab­le de réclamer l'ouverture de couloirs humanitair­es au profit des population­s civiles des zones sous contrôle des groupes rebelles armés et qu'elle a soudaineme­nt tu cette exigence quand ces zones sont repassées sous l'autorité de Damas. Le chantage économique et financier ainsi que la diabolisat­ion médiatique sont les deux seules armes qui restent à la coalition anti-régime syrien pour espérer continuer à peser dans le dossier syrien.

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