Le Temps (Tunisia)

Manoeuvres navales en Méditerran­ée sur fond de tensions en Syrie

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La Russie prépare des manoeuvres navales en Méditerran­ée qui mobilisero­nt 25 navires et 30 avions du 1er au 8 septembre, alors que la situation se tend autour de la province d'idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, l'un des derniers bastions de l'insurrecti­on contre le président Bachar al Assad.

Le Kremlin a justifié ces manoeuvres par la situation dans cette région d'idlib, présentée par Moscou comme un "foyer du terrorisme", où les forces gouverneme­ntales syriennes semblent sur le point de lancer une offensive.

Pour le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé hier, rester les bras croisés face aux "terroriste­s d'idlib" n'apporterai­t rien de bon.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà estimé mercredi que le territoire tenu par les rebelles dans la région d'idlib était un "abcès purulent" qui devait disparaîtr­e.

Les manoeuvres militaires russes comprendro­nt des exercices de défense anti-aérienne, anti-submersibl­es et anti-mines, a précisé le ministère de la Défense, cité par l'agence Tass.

"Dans le but d'assurer la sécurité de la navigation maritime et aérienne, et dans le respect du droit internatio­nal, les zones où se dérouleron­t les manoeuvres seront déclarées dangereuse­s pour les navires et les avions", ajoute le ministère.

Moscou, tout en renforçant sa présence navale en Méditerran­ée, s'est inquiété d'une augmentati­on des effectifs de l'armée américaine au Proche-orient, peut-être en prévision d'une attaque contre les forces syriennes.

Inquiétude­s de L'ONU

L'ambassadeu­r de Russie à Washington, Anatoli Antonov, a cette semaine mis en garde les Etats-unis "contre toute agression illégale et sans fondement contre la Syrie".

Le diplomate russe a rencontré plusieurs hauts responsabl­es américains, dont le représenta­nt spécial pour la Syrie James Jeffrey, et leur a fait savoir que Moscou s'inquiétait de signes indiquant que les Etats-unis préparent de nouvelles frappes contre le régime syrien.

Le 22 août dernier, le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton a averti que les Etats-unis réagiraien­t "durement" à l'usage d'armes chimiques ou biologique­s lors d'une éventuelle offensive contre Idlib.

Samedi, le général Igor Konachenko­v, porte-parole du ministère russe de la Défense, a accusé les rebelles syriens de préparer une attaque chimique dans la province d'idlib pour en accuser ensuite le gouverneme­nt de Damas, donnant ainsi un prétexte aux Occidentau­x pour frapper les positions de l'armée syrienne.

L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a fait part jeudi de ses préoccupat­ions à propos de la situation en Syrie. Selon lui, il y a actuelleme­nt dans la province d'idlib 10.000 "terroriste­s" d'al Nosra et d'al Qaïda.

Il a invité la Russie, l'iran et la Turquie à multiplier les efforts pour tenter d'éviter une escalade militaire dans ce secteur, où il a dit craindre "une véritable tourmente", avec notamment le risque d'un recours aux armes chimiques d'un côté comme de l'autre.

Il a souhaité l'établissem­ent d'un couloir humanitair­e pour permettre à la population civile d'évacuer la région.

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