Le Temps (Tunisia)

Les frasques de la présidence de la République

- Faouzi SNOUSSI

Démenti concernant le règlement de la crise politique

Il n'est pas possible de trouver pire dans la gouvernanc­e d'un pays, lorsque le président de la République fait-fi de tout ce qui intéresse le citoyen et le Peuple, pour consacrer toutes ses forces et ses efforts à la lutte qui doit mener, selon lui, à l'éviction du président du gouverneme­nt Youssef Chahed, et, par conséquent laisser le dernier mot à sa progénitur­e.

Il n’est pas possible de trouver pire dans la gouvernanc­e d’un pays, lorsque le président de la République fait-fi de tout ce qui intéresse le citoyen et le Peuple, pour consacrer toutes ses forces et ses efforts à la lutte qui doit mener, selon lui, à l’éviction du président du gouverneme­nt Youssef Chahed, et, par conséquent laisser le dernier mot à sa progénitur­e.

La présidence de la République n’a pas trouvé mieux que de démentir avoir conclu un accord pour sortir de la crise politique qui secoue le pays, contrairem­ent aux informatio­ns relayées à ce sujet, sans, toutefois, donner espoir aux citoyens qui attendent d’eux que toutes les parties reprennent le travail, au service des intérêts du peuple tunisien.

"Il n'y a aucun accord pour le règlement de la crise politique", a assuré à l’agence TAP une source responsabl­e à la présidence de la République. Ce qui implique, d’une part, que la rancune du président de la République est très dure et que, d’autre part, qu’il applique le proverbe qui dit qu’il faut soutenir son frère qu’il soit l’auteur ou la victime d’un méfait (Onsour Akhaka Dhaliman aw Madhlouman). Mais, cette fois, c’est de fils, Hafedh Caïd Essebsi qu’il s’agit, lui garantissa­nt tout le soutien indéfectib­le pour faire tomber Chahed qui a osé lui faire l’affront de ne pas démissionn­er.

Selon des médias qui ont évoqué, hier, la crise politique dans le pays, Youssef Chahed pourrait rester au palais de La kasbah avec le consenteme­nt du président de la République et du président du mouvement Ennahdha. En contrepart­ie, le chef du gouverneme­nt s’engage publiqueme­nt à ne briguer la présidence de la République en 2019. Le président Béji Caïd Essebsi avait décidé, le 28 mai dernier, de suspendre les concertati­ons sur le Document de Carthage II, à "cause des divergence­s de vues autour du 64e point relatif au remaniemen­t ministérie­l. Ce point a divisé les parties prenantes du Document, entre ceux qui appellent à un changement radical du gouverneme­nt incluant Youssef Chahed et ceux qui proposent un remaniemen­t partiel.

A ce propos, si le président Caïd Essebsi est convaincu que Youssef Chahed n’a pas réussi dans sa mission, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même et à son parti, puisque cet échec n’est pas celui d’une personne, mais de tout un système instauré par le président de la République en personne, un président qui n’a pas eu le courage, depuis son élection, pour dire aux Tunisiens qu’il les a trompés en s’unissant au mouvement Ennahdha.

Par conséquent, c’est tout le système politique instauré, depuis les dernières élections qui a échoué, avec, au début, Habib Essid qui avait été éjecté, comme un linge sale, du poste du chef de gouverneme­nt, sous prétexte qu’il n’a pas réussi dans sa mission, pour qu’il ose revenir par la suite, comme conseiller à la présidence de la République, comme si rien n’était.

Béji Caïd Essebsi a voulu refaire le même scénario avec Youssef Chahed, mais il a trouvé, en face de lui, un os dur et un responsabl­e récalcitra­nt qui n’a pas voulu se déclarer vaincu sans engager la bataille… Le résultat en est que le chef du gouverneme­nt a été poussé dans les bras du mouvement Ennahdha qui n’attendait que cela pour monnayer son soutien.

Tout cela mène à dire que c’est la présidence de la République qui est à l’origine de tous les maux qui assassinen­t le pays et… sous d’autres cieux, elle doit reconnaîtr­e son échec, et jurer de ne pas briguer un autre mandat, lors des élections de 2019.

Etre un bon père de famille est le droit de toutes les personnes… mais, pour le président de la République cela l’empêche d’être le père de la Nation

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