Une vente au rabais ?
Des clopinettes. Voilà ce qui est proposé aujourd’hui, en guise de prix d’achat d’une des plus anciennes, et plus prestigieuse entreprise de presse en Tunisie, qui était censée choir entre les mains du plus offrant. Mais pas en dessous des estimations faites par l’etat, sachant qu’aller en-deçà de son prix réel, équivaudrait à la « brader » comme une vulgaire marchandise, la dépréciant dans la droite logique des choses, pour en anticiper, d’une façon ou une autre, une éventuelle liquidation qui, sous de pareils auspices, n’est pas du tout à écarter au train où en vont les choses. Tôt, ou tard. Un peu plus tôt, un peu plus tard ? Voire…
Le secteur de la presse écrite est en crise, dans le monde entier. Toutes proportions gardées. Et il convient désormais de l’envisager autrement. En revoyant, puis en redessinant toutes ses options fondamentales, afin qu’il se plie –s’adapte- aux nouvelles réalités du terrain, qui en transforment le visage, fut-ce à son corps défendant, pour qu’il puisse s’inscrire, de plainpied, dans son siècle, quitte à en épouser les contradictions. Mais les choses ne sont pas si simples. Car il s’agit justement d’une entreprise de presse qui a derrière elle, toute une histoire. Qui peut même se targuer, et sur plusieurs paliers, d’avoir contribué, à sa manière, à avoir façonné l’histoire, la grande, lorsqu’elle avait à sa tête, notamment, son père fondateur. Aujourd’hui, Dar Assabah qui fait face, depuis la fameuse «révolution» de 2011, à moult difficultés pour trouver, selon un raccourci plus qu’improbable, enfin chaussure à son pied, risque fort bien, en étant, dans l’obligation d’être vendue de gré à gré, d’être sacrifiée sur l’autel de calculs mesquins et rédhibitoires, pour être acculée, au final, à mettre la clé sous la porte avant que celle-ci ne soit ouverte ou fermée. C’est bien dommage…