La proposition de Londres va dans le bon sens
La nouvelle proposition britannique visant à éviter de longs contrôles aux frontières en Irlande après le Brexit est «un pas dans la bonne direction», indique-t-on jeudi de source proche des négociations.
Les discussions sur le Brexit entrent dans une phase décisive. Il s’agit pour l’union européenne de conclure un accord de divorce accompagnant la sortie du Royaume-uni de L’UE et de codifier les relations à venir.
Le principal obstacle à la conclusion d’un accord porte sur la question de la frontière entre l’irlande, membre de L’UE, et l’irlande du Nord, la province britannique, après le Brexit. La Grande-bretagne souhaite réglementer la frontière par le biais d’un large accord sur les relations commerciales post-brexit avec L’UE.
L’UE affirme qu’un correctif («backstop») est nécessaire au cas où ces négociations commerciales échoueraient ou prendraient plus longtemps après le départ de la Grande-bretagne de l’union européenne en mars prochain et la période de transition qui s’achèvera fin 2020.
Les deux parties préparent des concessions sur le backstop.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a déclaré hier que Dublin n’était pas au courant du fait que la Grande-bretagne ait présenté sa nouvelle proposition de backstop.
Des diplomates et des responsables de L’UE ont également déclaré qu’ils n’avaient vu aucun nouveau texte écrit formel de Londres. Toutefois, le commentaire suggérant que L’UE était intéressée par la nouvelle proposition prenant forme à Londres a fait monter la livre sterling par rapport au dollar.
Loin de la frontière
Les diplomates et les responsables de L’UE ont décrit la nouvelle proposition en train de s’esquisser comme étant une acceptation par la Grande-bretagne d’un backstop sans limite dans le temps, un élément manquant dans la proposition précédente de Londres, rejetée en juin par les 27 autres États de L’UE.
Mais la Grande-bretagne s’en tiendrait à sa ligne, à savoir qu’en cas de déclenchement d’un backstop, le Royaume-uni tout entier resterait dans une union douanière avec L’UE. Cela signifierait avoir les mêmes droits de douane extérieurs sur certains biens, comme c’est le cas actuellement dans le cadre de l’union douanière partielle qui existe entre L’UE et la Turquie depuis la fin 1995.
Selon la proposition britannique décrite par des sources de L’UE, cela supprimerait la nécessité de contrôles douaniers sur les marchandises et l’agriculture sur l’île d’irlande.
L’UE avait déjà eu un problème avec ce projet car elle craignait que la Grandebretagne utilise l’accès spécial de l’irlande du Nord au marché unique de L’UE pour présenter des produits qui ne seraient pas obligés de se conformer aux normes élevées de L’UE et pourraient donc être vendus moins chers.
Pour les autres types de contrôles, les contrôles réglementaires, la Grande-bretagne accepterait de procéder à des contrôles simplifiés sur les marchandises en provenance de la Grande-bretagne vers l’irlande du Nord, qui seraient effectués autant que possible loin de la frontière, selon des sources de L’UE qui ont décrit la proposition qui s’esquisse.
Mais ceci est difficile pour la Grandebretagne, où le gouvernement de la Première ministre Theresa May s’appuie sur le soutien du Parti unioniste démocrate (DUP) d’irlande du Nord, qui s’oppose farouchement aux règles divergentes en vigueur sur son territoire par rapport au reste du Royaume-uni.
«C’est un pas dans la bonne direction, cela rend possible l’établissement d’un compromis», a déclaré à Reuters une source européenne proche des négociations.
Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, était attendu hier à Bruxelles où il devait rencontrer des responsables de l’union européenne.