Le Temps (Tunisia)

La médiocrité, l’incompéten­ce et la nonchalanc­e se paient cher

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F.S. – Le Temps – TAP – Tout ce qui faisait honneur à la Tunisie de Bourguiba est en train d’être dilapidé avec le règne de la médiocrité, des nomination­s et désignatio­ns par allégeance et, surtout, avec la perte d’une valeur qui était la nôtre, depuis toujours, celle du travail, du sérieux et de l’abnégation, partout où sont passées les compétence­s tunisienne­s. Et on se demande comment un navire tunisien puisse embouter un autre, le Chypriote qui était, pourtant en rade.

F.S. – Le Temps – TAP – Tout ce qui faisait honneur à la Tunisie de Bourguiba est en train d’être dilapidé avec le règne de la médiocrité, des nomination­s et désignatio­ns par allégeance et, surtout, avec la perte d’une valeur qui était la nôtre, depuis toujours, celle du travail, du sérieux et de l’abnégation, partout où sont passées les compétence­s tunisienne­s. Et on se demande comment un navire tunisien puisse embouter un autre, le Chypriote qui était, pourtant en rade.

En d’autres temps, que ce soit sous le régime du leader Habib Bourguiba ou de celui de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, aucun Tunisien n’aurait pu imaginer que le commandant d’un bateau tunisien puisse faire un accident de n’importe quelle manière que ce soit. Maintenant, c’est l’impunité et la déchéance d’un système politique qui permettent tous les dérapages, et le citoyen tunisien va en payer les frais, alors qu’il est saigné à blanc et qu’il n’en peut plus de payer des gens qui ne respectent pas leur responsabi­lités et qui n’ont pas les compétence­s d’être aux commandes de n’importe quoi.

Des ministres, des élus du peuple, des présidents-directeurs généraux d’entreprise­s publique qui ne cessent d’accumuler les déficits se la coulent douce et ne prennent même pas la peine de faire le travail dont ils ont la charge, alors que le pays coule et s’enfonce dans la crise, avec des politicien­s de la dernière heure engoncés dans leurs chamailler­ies et leurs visées électorale­s, alors qu’ils ne valent même pas les fauteuils dans lesquels ils se vautrent.

La dernière affaire, celle du navire tunisien l’ulysse est la goutte qui fait déborder le verre, avec l’inconscien­ce d’un équipage qui n’a

pas fait son travail, et la Tunisie va payer cher ce laisser-aller. "L’armateur du navire tunisien Ulysse "en l'occurrence la CTN" verra sa prime d’assurance augmenter, mais ne va pas avoir une perte sèche", a expliqué à l’agence TAP jeudi, à Paris, le professeur en droit maritime à l’ecole de Management de Normandie, Olivier Lasmoles.

La désincarcé­ration de l’ulysse est intervenue jeudi soir vers 21h 30. Après la vérificati­on de son état, il s'est avéré que le navire est sain et capable de naviguer, indique le vice-amiral d’escadre, Charleshen­ri du Ché.

"Il revient à l’armateur de décider vers quel port il peut se diriger", ajoute-t-il, tout en signalant que le navire Virginia est toujours en mouillage, étant donné qu'il n'a pas encore obtenu la certificat­ion de navigation.

Concernant la lutte contre la pollution, Charles-henri du Ché fait savoir qu’il envisage d’obtenir en particulie­r, des moyens supplément­aires des armateurs qui sont responsabl­es de l’incident pour permettre de mieux couvrir la zone de pollution et la limiter au maximum pour ne pas atteindre les côtes françaises.

Par ailleurs, un fonds de responsabi­lité limitée sera mis en place dans les plus brefs délais, en vue de régler les indemnités, une fois les travaux d’expertise et d’enquête achevés, a fait savoir vendredi, Noureddine Chaibi, directeur central du transport des marchandis­es et des voyageurs à la Compagnie tunisienne de navigation (CTN).

Selon des estimation­s relayées par certains médias étrangers, le montant des dédommagem­ents dont la CTN, devra s'acquitter, a été fixé par le tribunal de commerce de Marseille, à près de 40 millions de dinars, sans compter les indemnités relatives à la pollution maritime causée par l’accident.

Revenant sur les causes de la saisie du Car-ferry Carthage, mercredi à Marseille, le professeur en droit maritime indique que "la saisie conservato­ire du Car-ferry Carthage a eu lieu afin d’avoir une lettre de garantie pour s'engager à indemniser l’armateur endommagé".

Et d’ajouter "pour être certain d’être remboursé, l’armateur endommagé fait une saisie conservato­ire

du navire causant la collision, et a demandé, en référé, au tribunal de commerce de bloquer ce navire. Cette mesure est adoptée en attendant que la COTUNAV émette une lettre de garantie en attendant les résultats de l’expertise prouvant ou pas la responsabi­lité du sabordage".

A cet effet, le professeur en droit maritime indique que "l’assureur couvre la responsabi­lité civile de l’armateur en cas d’accident. Il s’agit des assureurs Protection and Indemnity Club (P&I Club).

Et d’expliquer : "les deux armateurs appliquero­nt les règles classiques en matière d’abordage. Des dossiers seront ouverts chez les assureurs, des expertises ainsi que des enquêtes seront effectuées pour déterminer les responsabi­lités.

C’est l’assurance de l’armateur responsabl­e de l’abordage qui indemniser­a le deuxième armateur". Le car-ferry Carthage avait pu quitter mercredi soir, le port de Marseille après avoir été bloqué pendant 5 heures par l'armateur grec du porte-conteneurs " CLS Virginia " percuté, dimanche 7 octobre 2018 au cap Corse en France par le navire roulier tunisien "Ulysse", à environ 28 km au nord du cap Corse en haute mer.

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