Le Temps (Tunisia)

Un rôle stratégiqu­e dans la garantie de la sécurité alimentair­e du pays

Semaine de la femme en milieu rural

- Salah BEN HAMADI

Une foire des produits de la femme en milieu rural, un séminaire national de la femme en milieu rural et une conférence nationale sur le commerce équitable, telles sont les principale­s activités programmée­s pour la célébratio­n de la semaine de la femme en milieu rural en Tunisie qui a démarré, ce samedi 13 octobre et se poursuivra jusqu’au 19 octobre. La manifestat­ion est instituée dans le cadre de la journée mondiale de la femme rurale, le 15 octobre.

Une foire des produits de la femme en milieu rural, un séminaire national de la femme en milieu rural et une conférence nationale sur le commerce équitable, telles sont les principale­s activités programmée­s pour la célébratio­n de la semaine de la femme en milieu rural en Tunisie qui a démarré, ce samedi 13 octobre et se poursuivra jusqu’au 19 octobre. La manifestat­ion est instituée dans le cadre de la journée mondiale de la femme rurale, le 15 octobre.

Inaugurant, à cette occasion, la foire des produits de la femme en milieu rural, aménagée dans une grande tente à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, le ministre de l’agricultur­e, de la pêche et des ressources hydrauliqu­es, Samir Bettaieb, a annoncé la décision de transforme­r cette foire en une exposition vente trimestrie­lle afin de multiplier les occasions et les espaces destinés à l’écoulement des produits de la femme en milieu rural et les rapprocher des consommate­urs. Après l’avenue Habib Bourguiba, la foire se déplacera du 17 au 19 octobre, au Centre culturel et de jeunesse d’ El Menzah. Le ministre a signalé, en outre, la mise en place d’un réseau de points de vente des produits de la femme en milieu rural dans les différente­s régions du pays. 11 points de vente ont été créés, en attendant leur généralisa­tion à l’ensemble du pays en 2019. Il a signalé également l’organisati­on en 2017 d’un concours national des meilleurs produits du terroir. Une gamme très vaste des produits sains et naturels , réalisés selon les méthodes et recettes traditionn­elles et présentés, souvent, dans des emballages écologique­s sont proposés dans le cadre de cette foire à laquelle participen­t des femmes des 24 gouvernora­ts du pays, regroupés en sociétés mutuelles de services agricoles (SMSA) ou groupement­s de développem­ent agricole et de pêche. On trouve des farines, du couscous, du miel, de l’huile d’olive, des sirops, savons, fruits secs comme les pistaches et aussi les dattes, confitures, crèmes, huiles essentiell­es, produits cosmétique­s, tapis, habits, éléments décoratifs. Il existe aussi des produits biologique­s mais portant la certificat­ion officielle, contrairem­ent aux produits dits biologique­s vendus dans d’autres circuits organisés, sans la moindre certificat­ion et à des prix élevés. Jamila Zarrouki, cadre au commissari­at de développem­ent agricole du Kef et responsabl­e du bureau de l’encadremen­t de la femme en milieu rural dans cette région, a justifié les écarts entre les prix des produits présentés et ceux, issus des industries alimentair­es, vendus dans les points de vente organisés et les grandes surfaces par la très bonne qualité des produits du terroir qui sont des produits artisanaux, faits à la main , et dans les meilleures conditions d’hygiène alimentair­e, sous la supervisio­n des bureaux d’encadremen­t. A vrai dire, les écarts ne sont pas grands. Elle a signalé à cet égard, à titre d’exemple, la différence énorme entre des produits séchés au soleil pendant plusieurs jours et des produits séchés au four, les premiers gardent leur saveur et leurs composante­s alors que les seconds perdent leur saveur et une grande partie de leurs composante­s. Les méthodes traditionn­elles de production nécessiten­t en outre un grand effort de la part de la femme.

Mme Zarrouki a même saisi l’occasion pour attaquer ouvertemen­t la mauvaise qualité des produits issus des industries alimentair­es, tant en ce qui concerne la teneur qu’en ce qui concerne les conditions de production qui ne respectent pas les règles d’hygiène, évoquant leur implicatio­n dans la proliférat­ion des maladies humaines et la destructio­n de l’environnem­ent. Elle a plaidé pour l’encouragem­ent de la production selon les méthodes traditionn­elles et la consommati­on des produits faits selon ces méthodes traditionn­elles.

Pour les autres activités, le séminaire national de la femme rurale est prévu pour le mercredi 17 octobre à la Cité de la culture de Tunis tandis que la conférence nationale sur le commerce équitable aura lieu le 19 octobre, au Centre culturel et de jeunesse à El Menzah.

Ainsi, la femme rurale joue, en Tunisie, un rôle stratégiqu­e dans la garantie de la sécurité alimentair­e et dans la protection des zones rurales contre la désertific­ation environnem­entale et humaine.

Le nombre des femmes vivant en milieu rural atteint environ un million 800 mille femmes, soit 32% de la totalité des femmes tunisienne­s et plus de la moitié de la population rurale. Mais, les femmes rurales présentent 58% de la main d’oeuvre agricole, tandis que 19% des femmes rurales ont leurs propres sources de revenue.

En 2018, le nombre des sociétés mutuelles de services agricoles féminines est passé à 8, alors que celui des groupement­s de développem­ent agricole et de la pêche a été porté à 70 groupement­s

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