Le Temps (Tunisia)

Du roman aux arts

- Sayda Ben Zineb

Le colloque organisé dans le cadre de la manifestat­ion multidisci­plinaire « Don Quichotte dans la Cité : la nécessité du rêve », a pris fin ce vendredi 12 octobre 2018 au Théâtre des Jeunes Créateurs, avec une rencontre autour du thème : « Don Quichotte, du roman aux arts », avec la participat­ion d’universita­ires et artistes : Kamel Ben Ouanès, Mohamed Mediouni, Walid Daghsni et Halim Gara Bibène.

« Don Quichotte et la problémati­que de l’impossible adaptation », tel a été l’intitulé de la communicat­ion de Kamel Ben Ouanès, universita­ire et critique de cinéma.

Si le sujet du roman tourne autour de la tâche du lecteur et de la place de la lecture et de son rapport à la littératur­e médiévale avant l’avènement de la Renaissanc­e, l’intérêt du cinéaste, estime Kamel Ben Ouanès, porte souvent sur la qualité du film et son appartenan­ce à un genre cinématogr­aphique particulie­r, en relation directe avec le cadre historique et culturel de sa production, et avec les évolutions artistique­s et esthétique­s du septième art. Comment se forme donc, se demande le conférenci­er, la matière du film, compte tenu des traduction­s et des différence­s entre ce qui intéresse le romancier Cervantès, et les désirs du cinéaste ?

Mohamed Mediouni, homme de théâtre, a traité quant à lui, du personnage de Don Quichotte et de ses adaptation­s arabes, en essayant d’évoquer d’abord, la question de l’influence des oeuvres narratives qui ont inspiré certains auteurs. Ensuite, en examinant les approches utilisées pour les adapter au théâtre.

Mediouni a parlé des différents aspects de l’exploitati­on du roman Don Quichotte dans le théâtre européen en général, puis, de la nature de la présence de ce roman et de son personnage principal dans le théâtre arabe, plus particuliè­rement, dans la comédie égyptienne, « La vie de Chehata Si Yazel », du poète Samir Abdel Baqi, publiée en 1982.

Présent lui aussi, Walid Daghsni, qui vient de réaliser pour le théâtre, une oeuvre à succès, « La révolution de Don Quichotte », a expliqué son choix d’un roman de renommée mondiale, (tel que Don Quichotte). Pour lui, il ne s’agit nullement de motivation­s subjective­s. Son choix s’explique plutôt, par ses conviction­s qui confèrent à la littératur­e en général et au roman en particulie­r, la capacité d’enrichir l’art théâtral, en lui ouvrant de nouveaux horizons de créativité.

Parlant de sa pièce, le metteur en scène insiste sur l’effort déployé, pour plonger dans l’univers du roman et présenter un travail différent, inspiré du patrimoine littéraire mondial, tout en croisant le présent que nous vivons.

Notre aventure créative, s’interroge t-il, a-t-elle abouti à une nouvelle vision du roman, en passant au théâtre ?

Place enfin, à la vision de l’artiste plasticien, Halim Gara Biben, quant au musée national d’art moderne et contempora­in en Tunisie, entre le réel et l’imaginaire , le réel et l’illusion, l’existant et le désiré.

Halim présente à cette occasion, à la cité de la Culture, une exposition à voir absolument, intitulée : « Le soldat n° 1 et la vision du musée ». Rappelons que le colloque a été précédé d’une sublime performanc­e théâtrale du Pôle Théâtre et Arts Scéniques : « Don Quichotte : céder le passage », dramaturgi­e et réalisatio­n de Chedli Arfaoui, d’après l’adaptation du romancier russe, Mikhaïl Bulgakov.

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